un vrai problème
double-unica 03/06 à 20:30
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La question de la gratuité des musées taraude beaucoup de monde est ce depuis longtemps, et si cette expérience est vraiment intéressante, la mettre en œuvre sur le long terme est il vraiment une bonne chose ? Bien sur que de nombreux pays d’Europe, ainsi que des états Américains, ont optés pour la gratuité de leur collection permanente, ce qui prouve, qu’une institution muséale peut continuer a vivre même sans une participation de chacun de ses visiteurs. Mais quel est le prix de cette gratuité ? Non seulement de nombreuses institutions muséales puisent leur financement dans les impos des contribuables, se fondent sur des fond privés ou associatifs, ou encore sur la marchandisation des œuvres.
Si la gratuité en temps que moyen de diffusion de la culture a fait ses preuves, notamment comme le montre les résultats obtenus par le Musée des Beaux Arts de Montréal, la fréquentation des musées connaît une véritable hausse avec la gratuité des entrées. Ce pendant, il n’est pas prouvé que cela ouvre a un autre publique, il reste a faire un travail de désacralisation, de communication, de vie dans les musées.
Car si la gratuité a des avantages non négligeables elle a aussi des effets retors particulièrement a craindre comme par exemple l’appauvrissement des expositions temporaires par manque de moyens, ou encore une marchandisation excessive. Lorsque l’on regarde le budget accordé a la culture, on peu difficilement imaginer qu’il soit suffisant pour a la fois entretenir « sa vieille maitresse », l’institution muséale et aussi subventionner sa jeune fiancée les arts vivants, des festivals, la dance, le théâtre ect…
A ceci s’ajoute qu’aujourd’hui avec internet, et la surmultiplication des lieux d’exposition il est difficile de maintenir un niveau de service culturels et pratiques élevés tout en gardant une ligne de conduite et choix artistiques cohérents. Car il est difficile de faire en sorte que l’élargissement de l’ouverture des musées par le biais de la gratuité sans aller dans la « massification humiliante » comme le souligne Jean Clair dans « malaise dans les musées ».
Si après la révolution l’ouverture de musée un peu partout en France était symbolique et était l’image de l’a richesse culturelle qui appartenait a tous, aujourd’hui il n’en va plus de même, nous ne sommes plus vraiment des « ayant droit » du contenu des musées. De plus il s’élèverait bien de voix offusquées de voir leurs impos aller dans les musées alors qu’au Louvre par exemple 80% des entrées sont issues d’un public « étranger », c’est un argument contestable, mais pourtant non négligeable.
En plus de cela la gratuité pose le problème transversale de l’inaliénabilité des œuvres (impossibilité de vendre les collections des musées publics)… et à l’heure ou les Pays Bas vendent des œuvres sur eBay on commence a se poser sérieusement des questions sur le bienfondé de la gratuité…
Et puis toutes ses œuvres qui sont dans les sous sols des musées pourquoi ne les voit on jamais ?encore un aspect qui vaut le coup d’être exploité a l’heure ou on parle de démocratisation.
Et puis la démocratisation des musée n’a lieu d’être que si elle n’est pas accompagnée par la mise en œuvre d’un large enseignement culturel et artistique a tout niveau, que ce ne soit pas comme dans Zola dans « l’assommoir » ou, après le mariage, il pleut, on sait pas quoi faire alors on va dans le musée, en plus c’est tendance d’y aller. Le musée n’a jamais été aussi « à la mode » qu’il ne l’est aujourd’hui, il y a une véritable musée mania chaque petite ville veut son musée, les architectes s’arrachent leur projets de constructions en misant sur l’extravagance…
La question de la gratuité est un vrai débat qui mérite de faire du bruit tant ce qu’il soustend a d’importance.
Aussi de nombreux intellectuels comme Anne Gombault ont mis en avant une sorte de « gratuité a la carte »…
Affaire à suivre.
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