Netgothfr - Chroniques



N°: 7

GOTHIC / DOOM-METAL NIGHT

10 Mai 2003, Zaal Elend, Gent (B)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Renaud)


Le temps de rassembler les membres épars de la fine équipe, et nous voilà partis pour une modeste odyssée jusqu’au fief de Purplemoon, Gand (Gent) en Belgique flamande, déjà responsable méritante du festival du même nom. On commence à connaître le chemin, et à peine quelque trois heures et un volatile imprudent (atomisé en une gerbe de plume et quelques éclaboussures jaunâtres - lie-de-vin sur une voie d’accélération) plus tard, nous pénétrons dans une petite cour pavée à demi masquée par une imposante porte cochère sur laquelle est accrochée une affiche qui, ne payant pas de mine, annonce tout de même dans la même soirée Mortiis, Katatonia, The Old Dead Tree, Mandragora Scream et Daylight Dies, ce pour un PAF équivalent à la moitié d’un billet pour une soirée bien connue investissant régulièrement un château du nord de la région parisienne...

Au-delà du prix, l’ambiance aussi est à goûter : un décor de théâtre désaffecté, un escalier de bois en double fer à cheval et des artistes qui déambulent aussi librement que les techniciens... Si librement que le doute nous envahit lorsqu’un individu de respectable stature, coiffé de longues dreadlocks noires et aux bras tatoués de bandes parcheminées et de runes descend l’escalier en passant devant nous...
[ils échangent des regards circonspects et fiévreux]
- « C’est lui ?
- C’est pas lui ?
- Ben oui mais il a un nez normal là, etc. »
L’ergotage fit place à une juvénile surexcitation lorsque Mortiis (ouiii, c’était lui en fait !) se livra de bonne grâce à une séance photo improvisée à 15 mètres de nous... Et nous de nous ruer sur lui tel d’adolescentes groupies de Placebo, gloussant comme des dindes, en brandissant l’appareil d’une main, son dernier album de l’autre... La preuve au bas de la page... Le bougre sait se vendre...

La première émotion passée, nous découvrions enfin une accueillante petite salle, aussi haute de plafond que la scène était proche du public... Que de promesses de spectacle lorsque le cousin de Blix (oui, le kobold de Legend, le chef d’œuvre - « l’un des » soit - de Ridley Scott) se rattraperait des deux dates françaises annulées...


LE CONCERT DE THE OLD DEAD TREE



Les Français, dont nous avions pu apprécier la puissance lors d’une brillante performance au Club Dunois à peine quelques semaines auparavant, ouvrirent le bal avec une superbe intro instrumentale et enchaînèrent avec quelques-unes unes des pièces les plus efficaces de leur album The Nameless Disease : It Can’t Be, We Cry as One, It’s The Same For Everyone... Des parties de guitares aussi mélodiques que techniques, un chant inspiré alternant voix death et claire, des textes sombres et émouvant qui, sans le moindre doute, conquirent le public encore peu nombreux si tôt dans la soirée, mais accueillant les chevelus du vieil arbre mort avec une bienveillance empreinte de fraternité européenne... *écrase une larme*


LE CONCERT DE MANDRAGORA SCREAM





Trente minutes de battement (de cœur) et les italiens prennent place pour un véritable show de love metal digne de HIM, dont Morgane, la bien nommée, m’avouera au cours d’une discussion informelle (après leur set) être artistiquement éprise... Ses textes surtout (sic)... Pour info, le second album de Mandragora Scream - A whisper Of Dew - est sorti chez Nuclear Blast... Belle promotion pour un groupe dont la musique sonne résolument pop, ce qui n’est, toutefois, pas forcément une critique négative...

Leur set sera à l’image des productions studio : mélodique, tantôt enlevé, tantôt plus doux, sans la moindre agressivité, porté par des nappes qui n’étaient pas sans évoquer Within Temptation... Le metal en moins... Une playlist composite, voyageant entre les deux albums Fairy Tales From Hell’s Cave et A Whisper Of Dew... Côté jeu de scène, on aura eu droit à tout : le torse imberbe et dessiné du bassiste, les poses suggestives de la belle, l’emportement tout Lalanesque du clavier... Bref, rien de bien subversif, en dépit du crucifix suspendu à quelques centimètres sous le nombril de la Jezabel, mais un bon moment tout de même... Et puis une grosse bise de la troublante Morgane qui sait faire sa promo, en conclusion d’une interview improvisée au beau milieu du public en attendant...


LE CONCERT DE DAYLIGHT DIES





D’emblée, dès la balance du groupe, on sentait que ça allait être du sérieux... Histoire de se chauffer, les gratteux enchaînaient les riffs de gros trash à la Obituary... Il faut dire aussi qu’on passait de l’Italie des délices de Capoue à l’Amérique élevée au maïs et à la bière de Slayer et Manowar (pardon, c’était trop tentant)...

Promo d’un premier album, ce concert fut l’occasion de découvrir un combo doom aux influences Paradise Lost (époque Icon / Shades of God) My Dying Bride ou Anathema (époque The Silent Enigma), puissant, dépressif, mal peigné et noir à souhait... Pour l’anecdote, leur premier album - No Reply - est signé chez Relapse Records, le label qui avait à l’époque sorti Elegy, le second et brillant LP des vikings d’Amorphis... Que du bon... Quelques titres ? Allez : The Line That Divides, Hollow Hands, In The Silence, Minutes Pass... Dépressifs et mal peignés on vous dit... Certes, au bout de trois ou quatre morceaux on avait l’impression d’entendre un peu la même chose, mais la prestation demeurait indéniablement énergique, voire technique le temps de quelques descentes de manche... Et puis les garçons étaient sympathiques comme tout une fois descendus de la scène...


LE CONCERT DE MORTIIS



Deux dates d’annulées en France, un album aux antipodes du reste de sa production metal / dark-ambient-médiéval-épique-genre-musique-de-film et un nouveau nez (un pic ! un cap ! une péninsule !) il n’en fallait pas davantage pour susciter un intérêt, une curiosité, une excitation à peine soutenable... Vraie question : comment allait-il rendre sur scène le caractère hybride electro / metal à la NIN de Smell Of Rain en restant crédible et sans se faire masser sur scène choristes et pléthore de guitares et claviers... La batterie nous fourni un élément de réponse, les techniciens venus faire la balance des guitares un autre... Ne nous restait plus qu’à patienter, tandis que les fumigènes envahissaient la scène et qu’une boucle de basse martelait une entêtante litanie...

Trois musiciens prennent place sur scène : un batteur, deux guitaristes, tous maculés de poussière blanche dans leur combinaison d’un archéo-futurisme que n’aurait pas renié Moebius s’il avait été dans la salle... Enfin il surgit, caparaçonné de cuir et de haillons divers (mais très seyants) et entonne, rageur, le second titre de Smell Of Rain : Mental Maelstrom... Une tuerie... Suivront dans une débauche de jet de pied de micro et d’extravagances gestuelles, Parasite God, You Put A Hex On Me, Marshland et d’autres titres encore de cet album qui fit couler tant d’encre (si si)...

Plus qu’un déversoir de brûlots dancefloor, Mortiis offre une prestation totale, une véritable performance, sans perdre son maquillage qui plus est... A mesure que le show progresse, c’est un credo artistique qui se dessine : le masque, l’énergie, la catharsis presque... Musicalement, les guitaristes et le batteur, soutenus par les pistes des chœurs et des nappes de claviers rendent aux compos du troll norvégien leur essence metal / indus, au sens de la recherche d’une sonorité hybride, entre humain et machine, à l’image de ses textes désabusés et misanthropes... J’en reste pensif, tiens...


LE CONCERT DE KATATONIA



Difficile pour nous d’enchaîner ensuite l’esprit libre sur la tête d’affiche, qui pourtant à elle seule suffirait à remplir une salle parisienne... Ces icônes du doom que sont Katatonia n’offrent, qui plus est, qu’un spectacle beaucoup plus statique... Et comme dans le public Mortiis - démaquillé - chahute avec ses petits camarades techniciens, les soulève, les jette par terre, on ne sait plus où donner de la tête entre la prestation de musiciens de talent et celle d’un trublion de 90 kg... Toutefois, si on fait l’effort de regarder la Lune et non le doigt, on remarque que décidément, tout taciturnes soient-ils d’aspect, les suédois envoient assez de notes pour faire danser et secouer la tête (notamment de Manuel de The Old Dead Tree, homme de goût assurément) tandis que s’égrène une playlist composée de titres de Viva Emptiness et d’albums plus anciens... Mais une fois encore, pas évident de passer de Mortiis à Katatonia en une demi heure à peine... Nous laisserons donc les photos parler d’elles-mêmes...




Conclusion ? Encore un coup de maître de Purplemoon qui sait recevoir les amis et mériterait une résonance qui dépasse les frontières du plat pays... Gageons qu'une longue vie prospère donnera raison à cette poignée d'audacieux qui donnent autant leur chance à des groupes cultes en devenir (Comme Daylight Dies ou The Old Dead "Monsieur Munoz la France est derrière vous" Tree, notamment) qu'ils offrent au public pour des PAF plus que raisonnables de vraies têtes d'affiches de la scène dark... Prochain épisode : The Crüxshadows + Heyaeb + Diskonnekted... Une grande soirée également pleine de souvenirs et de belles images...

Sepul-râle-ment vôtre,

Renaud / evil.muffin.666


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE THE OLD DEAD TREE




LE CONCERT DE MANDRAGORA SCREAM




LE CONCERT DE DAYLIGHT DIES




LE CONCERT DE MORTIIS




Ci-dessous une video intégrale du concert: "We Cry As One" de THE OLD DEAD TREE (32 Mo).




TschĂĽĂź !

RICHTER

F Vous pouvez retrouver ces extraits videos du concert de Mortiis sur leur site officiel
F D'autres photos et videos (dont "We Cry As One" en intégral) de The Old Dead Tree sont disponibles dans la review du FESTIVAL ROTONDE

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