Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.![]() (Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Renaud) Fidèle son credo de pourfendeurs d’idĂ©es reçues, toujours prĂŞt Ă dĂ©montrer qu’il y a une vie culturelle après le boulevard pĂ©riphĂ©rique, le tĂ©mĂ©raire binĂ´me R & R, vĂ©ritables globe-trotters aux pieds nickelĂ©s en chaussettes noires a bravĂ©, pour vous lecteurs obscurs et sombres mĂ©lomanes avides de belles images (tragiques) et de phrases alambiquĂ©es (tristes comme un jour sans pain), la douteuse et inquiĂ©tante rĂ©putation du dĂ©partement prĂ©fĂ©rĂ© de Joey Starr... La Seine-saint-Denis ! *grondement de tonnerre* C’est au cĹ“ur de Montreuil, fief de notre si sympathique arachnide hidalgoth, au fond d’une cour au pavement chaotique et derrière les murs fatiguĂ©s d’un vaste entrepĂ´t, que se cache le No Studio, petite structure hospitalière Ă la bière bon marchĂ© (ça n’a pas eu que des avantages), accueillant ce soir-lĂ un concert dark electro mĂ©tallique alternatif et investi... Deux groupes au programmes (pour une somme modique, n’est-ce pas Olivia ?) : Quantum Doloris – rock indus, influence Young Gods / Curtain / Killing Joke (chant français et anglais) – et Obe (O-bĂ©-heu), quatuor electro metal Ă concept et au line up variable (vocaux death / saturĂ©s – mĂŞme s’il paraĂ®t, que ce soir lĂ T-10 sortait d’une angine) en anglais Ă la Suicide Commando. Quelques maxi dĂ©jĂ Ă l’actif d’Obe, un son propre Ă ravir fans de rythmiques binaires Ă©lectroniques et chevelus en colère, Ă la confluence de Frontline Assembly, NIN, Depeche Mode, Covenant ou Wumpscut... Et un fort potentiel de sympathie, faut bien le dire... Je suis pour ma part arrivĂ© dans les tout premiers sur le lieu. L’occasion de faire d’emblĂ©e connaissance avec les membres d’Obe, notamment Teddy / EgO-1st, chanteur et bienfaiteur de notre banque MP3, qui avait eu la bienveillance de nous faire parvenir quelques titres de leur playlist... Les Quantum Doloris Ă©taient, quant Ă eux, en pleine balance... Le public, peu nombreux mais souriant est arrivĂ© peu Ă peu, et après un retard qui n’avait rien de scandaleux au regard du traitement infligĂ© par certains clubs parisiens, Lol, James et leur sĂ©quenceur de Quantum Doloris ont ouvert le bal... LE CONCERT DE QUANTUM DOLORIS ![]() ![]() Lol Ă la basse, James Ă la guitare et un cousin germain de Doktor Avalanche Ă la partie rythmique, les Quantum Doloris, affichant une belle prĂ©sence devant un public apparemment dĂ©jĂ acquis Ă la cause, entament la première partie de leur prestation avec « Les Immortelles », « Pure et blanche » et « O’ Grady » (aux amusantes fragrances celtisantes – « Thank you Dan Ar Braz » ?). Premier constat : petite salle, excellente acoustique et atmosphère intimiste en l’absence d’espace scĂ©nique surĂ©levĂ©... Pendant ce temps dans le public, ben ça commence Ă danser, hein... Quelques pieds de plomb du Doktor viennent Ă point durcir le tempo et titre après titre, James montre qu’il n’est pas manchot... La première partie s’achève sur « Collapse » et « Simple Song ». C’est Ă ce moment que Lol nous prĂ©sente leur nouveau batteur, dont j’ai oubliĂ© le prĂ©nom. Un garçon dont l’air patelin ne grève en rien la puissante prĂ©cision mĂ©tronomique de ses coups qui lui permettent de cohabiter sur la partie rythmique avec les boucles du cousin germain du Doktor Avalanche (pour ceux qui avaient dĂ©crochĂ©)... « Sin Never Seen », « Arabian Light », « Tear Of Rain »... Lol ponctue chaque morceau d’une petite apostrophe facĂ©tieuse (« on fait comme Ă la maison », n’est-ce pas ?) et se permet mĂŞme de faire sonner sa basse comme du « Eighties » de Killing Joke... James n’est pas en reste, et entre deux riffs se voit chaleureusement offrir une bière... « 4 temps » et « Ready To Rise » viennent clore ce convivial et Ă©nergique dĂ©but de soirĂ©e en forme de rock incisif et Ă©purĂ©... LE CONCERT DE OBE ![]() ![]() Dix brèves minutes de transition plus tard, les nappes chaudes et atmosphĂ©riques de « BPM », l’intro de Obe, remplissent la petite salle. Petit souci de micro, Teddy ne peut hĂ©las placer sa voix sur ce premier titre qui, fort heureusement et sans rien Ă´ter au talent de Teddy, se passe fort bien de partie vocale... Parce que l’intensitĂ© pure ne suffit pas (cf. V. Hugo, L’Art d’être Ampère), Obe sait aussi donner du dĂ©tail technique en pâture au mĂ©lomane-trainspotter : remarquons notamment la batterie Ă©lectronique Roland V-Drum TD8KV qui, outre le fait d’avoir un nom de colorant alimentaire, avait cette particularitĂ© d’être fonctionnelle... Des instruments Ă©lectroniques fonctionnels sur scène, c’est dĂ©jĂ pas si souvent (une pensĂ©e Ă©mue pour les claviers de Das Ich qui doivent se sentir bien seuls pendant les concerts), mais un kit de batterie dotĂ©e d’une vraie double grosse caisse qui cogne sous le jeu tantĂ´t electro, tantĂ´t trash de Julien... Mention spĂ©ciale Ă©galement Ă Tarus qui, sur le minuscule clavier de sa MC 505, jouait ses nappes en temps rĂ©el. N’oublions pas non plus le fier, le tĂ©nĂ©breux, le mal peignĂ© Jay / Eron 5010, tout en masque Ă gaz et en pare-pierres / carapace noire Ă la guitare... Puisqu'on en est au dĂ©tail technique, vous remarquerez que tous les clichĂ©s furent pris au nightshot, afin de ne pas faire le gros lourd qui flashe et de prĂ©server les artistes et le public... Fort de toutes ces bonnes choses, Obe assène Ă un public transportĂ© une majeure partie des titres du rĂ©cent Maxi / mini album « Victim Of Cross » : « The Fall », « Tears Of Time », « No Alternative », case entre-temps « Despair / Hate », extrait de « Stripped » (leur première dĂ©mo) suivi de « Victim Of Cross » (titre Ă©ponyme du mini album au pied destructeur) et inflige un « Black Death » au titre Ă©quivoque et en prĂ©lude Ă une reprise de Nine Inch Nails... Laquelle ? Ouvrons tout d’abord une petite parenthèse sur les mĂ©faits du houblon fermentĂ© vendu Ă bas prix... L’atmosphère intimiste, la bière et le kir Ă un euro, et les bombes lâchĂ©es par la furie Obe eurent tĂ´t fait de rendre les contorsions de certaines danseuses plus qu’incertaines, au point que l’une d’elle trĂ©bucha misĂ©rablement sur l’enceinte de retour d’Eron, manquant de rouler sur sa pĂ©dale d’effets... Mais la demoiselle se fit pardonner en offrant au mĂŞme Eron, tout au long du concert, un spectacle Ă la limite de l’élĂ©gance, convulsionnaire retroussant Ă loisir sa robe dĂ©jĂ courte et faisant profiter le reste de l’assistance de son absence de liquettes... Troublant... Mais pas au point de faire lâcher sa guitare Ă Eron, qui souffrira malgrĂ© tout d’un petit coup de fatigue en plein milieu du set... Rien de bien grave, n’est-ce pas ? La reprise de Nine Inch Nails, disais-je... Une version Ă deux voix de March Of The Pigs, T-10 s’étant vu secondĂ© pour l’occasion par Lol de Quantum Doloris... Approximatif au niveau de la voix, mais jubilatoire dans une ambiance de bĹ“uf de fin de rĂ©pĂ©tition... Le concert se terminera sur « VIP » et « EgO1st » dans une apocalypse de riffs et une Ă©ruption de BPM sur un tempo croissant et flirtant sur la toute fin avec un bon 200, 220... Entre Mayhem et Thunderdome en somme... Une fois encore, ces garçons n’ont d’égal de leur talent dĂ©jĂ riche de promesses que leur sympathie, T-10 prenant, tout sourire, le temps de parler instruments et technique Ă minuit passĂ©e, alors que le dĂ©montage restait encore Ă accomplir... Une crème (les autre aussi, hein)... Ceci dit, le No Studio ne jette pas les amis dehors, et la soirĂ©e continuait - l’air de pas y toucher - dans des tonalitĂ©s electro / indus qui ne dĂ©pareillaient guère d’avec la tornade Obe... Notons que les garçons seront Ă Lille le 20 de ce mois de mars 2004... A bon entendeur... Sepul-râle-ment vĂ´tre, Renaud / evil.muffin.666 LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE QUANTUM DOLORIS ![]() LE CONCERT DE OBE ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |