Netgothfr - Chroniques



N°: 61

LAIBACH

6 Octobre 2003, La Locomotive, Paris (75)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Renaud)


Les slovènes de Laibach à Paris, c’est pas si souvent, en dépit de deux décennies d’activisme et d’une pléthore d’albums. Dernière rencontre : 1992 et certains arboraient fièrement leur T-shirt fétiche aux couleurs passées. Un public hétéroclite, du fan de la première heure au benêt gothique estampillé Grouft, en passant par l’identitaire tendance premier degré en chemise brune boutonnée bien haut ou encore l’amateur curieux et bon enfant.

Une première partie assurée par le DJ de La Loco avec un set dark folk / electro indus et une mise en bouche en forme d'hommage au patrimoine culturel et musical européen : Chopin, Strauss, Wagner... De quoi ravir les nostalgiques en uniforme de l'assemblée.

Plaisanterie mise à part, si certains commençaient à dodeliner de la tête, sous l'effet combiné de l'attente de l'alcool, c'est un sentiment enthousiaste de revanche qui sans doute, a parcouru les mélomanes présents... Revanche envers une insupportable et toute moderne médiocrité culturelle... Bref nombreux étaient ceux qui avaient fait le choix de Laibach (plutôt que Dimmu Borgir, à peine plus haut sur le boulevard) non seulement pour la musique, mais aussi pour la lutte qu'elle représente et ce en dépit des plaintes formulées à l’encontre d’une profusion de rythmiques dancefloor, symptôme à les en croire d’une mauvaise maturité mâtinée d’opportunisme commercial.


LE CONCERT DE LAIBACH





Le véritable regret se situerait peut-être toutefois du côté des attitudes aussi ostentatoires que douteuses telles que bras tendus et autres provocations verbales un brin stériles... Nous avons aussi, avec quelques autres personnes présentes pour prêter une oreille et un oeil attentifs aux artistes, regretté ces irrespectueuses bousculade dont se rendaient coupables les plus excités de la fosse, lancés pendant un bon quart du concert dans un pogo de mauvais aloi.

Passés ces quelques point noirs, le concert était grandiose, impressionnant de maîtrise et riche d'un foisonnant mélange de chœurs wagnériens, de percussions martiales et industrielles, d'accents tantôt rageurs, tantôt atmosphériques sur les larsen du guitariste et bien sûr et surtout, de charisme, tant chacun des activistes présents sur scène dégageait de puissance, de rigueur et de ferveur... Et de charme, car si les Laibachettes, « miss Slovénie et sa première dauphine » dixit les mauvaises langues, toutes en culotte de jockey, régularité métronomique et allure martiale n’étaient là que pour faire joli, c’était déjà ça de gagné... D’ailleurs, de là à suggérer qu’elles étaient les causes premières des animales convulsions de certains individus (transpirant la testostérone par tous les « porcs ») massés dans la fosse, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement... J’ai déjà vu les singes au zoo s’emporter de la même manière à la vue une femelle. Ca vocifère, ça saute de branche en branche... Mais je m’égare...






Ouverture grandiose avec "B Maschina" et les titres de NATO ("In The Army Now", "Alle Gegen Alle", "Dogs Of War") et Jesus Christ Superstars ("God Is God") lancent la machine qui se déchaîne avec la quasi totalité des titres de WAT : "Tanz mit Laibach", "Du Bist Unser", "Now You Will Pay", "Satanic Versus", "Hell : Symmetry", "The Great Divide", "Achtung !", "Das Spiel Ist Aus", et atteint son apogée lyrique sur le titre éponyme "WAT" et l'hymne "Sympathy For The Devil" des Stones (qui n'en est pas à sa première reprise, puisque Tiamat et les Guns lui avaient déjà fait un sort). Bref, plus d'une heure et demi de spectacle et deux rappels, dont "Life Is Life" et "Anti-Semitism".

Loin de faire l’unanimité, Laibach « we are not an ordinary type of group » a montré qu’après 23 ans de présence et de productions diverses, il alimente toujours la controverse, allant jusqu’à faire douter ceux qui, semble-t-il, auraient vendu (si ce n’était déjà fait) père et mère pour un tract du NSK dédicacé par les membres du groupe… Point n’est question de se vendre justement, même s’ils y arrivent sans nul doute très bien en étant signés chez Mute (le home de Depeche Mode tout de même), mais de poursuivre SON chemin, SA quête… Aussi, « ne vous demandez pas ce que Laibach peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour Laibach ». Acheter WAT par palettes entières ? Ca mérite réflexion...




La setlist : B Maschina, In the Army Now, Dogs of War, Alle gegen Alle, Mars on River Drina, God is God, Tanz mit Laibach, Du bist unser, Achtung!, Hell: Symmetry, Now You Will Pay, Satanic Versus, Das Spiel ist Aus, The great divide, WAT. Rappel 1 : Anti-Semitism, Sympathy for the Devil. Rappel 2 : Life is Life.

Un concert parfois déroutant en forme de bilan donc, même si certains hits étaient absents de la liste : "Geburt Einer Nation", "Jesus Christ Superstar" ou encore "The Final Countdown" qui avait ouvert le récital du Wave Gotik Treffen en juin dernier à Leipzig.

1992, 2003… Souhaitons une nouvelle visite en France (le berceau des droits de l’homme, n’est-ce pas) avant 2014...

Sepul-râle-ment vôtre,

Renaud / evil.muffin.666


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE LAIBACH






TschĂĽĂź !

RICHTER

F Vous pouvez retrouver une selection de ces photos et une vidéo du concert de Laibach sur le site anglais Laibach / NSK

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