Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.![]() (Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Hans Wehrwolf) Dans l’expectative, le public composite qui ce soir-lĂ remplissait la salle de l’ElysĂ©e Montmartre ne s’attendait de toute Ă©vidence pas Ă une telle entrĂ©e en matière. AnnoncĂ©e en dernière minute en remplacement de LYCOSIA initialement prĂ©vu, la première partie de la soirĂ©e fut en effet assurĂ©e par la formation tchèque CECHOMOR, dernier coup de cĹ“ur en date de Jaz Coleman, qui a dĂ©cidĂ© d’en ĂŞtre le producteur suite Ă son rĂ©cent et fructueux sĂ©jour prolongĂ© dans ce pays. LE CONCERT DE CECHOMOR ![]() CECHOMOR pratique une combinaison pour le moins atypique de rock et de musique traditionnelle, soutenue par de nombreux apports de violon aux accents de BohĂŞme, lesquels confèrent Ă l’ensemble une saveur fortement empreinte de folklore est-europĂ©en. Diversement apprĂ©ciĂ©e de par son originalitĂ© et son caractère pour le moins inattendu, la prestation de ce groupe ne manqua pas, nĂ©anmoins, de dĂ©voiler un potentiel crĂ©atif sans aucun doute très prometteur dans son crĂ©neau musical. Au terme de cette intĂ©ressante reprĂ©sentation, s’abattit soudain sur l’atmosphère rĂ©gnant dans la salle une tension très palpable, une tension lourde prĂ©sageant l’apparition sur scène de ceux que tous attendaient... LE CONCERT DE KILLING JOKE ![]() ![]() ![]() L’évĂ©nement tant espĂ©rĂ© se produisit enfin : sur fond d’une nappe sonore Ă©thĂ©rĂ©e en forme d’intro, saluĂ©s par les clameurs de la foule, les membres de KILLING JOKE dont Jaz, le visage peinturlurĂ© de maquillages tribaux, encapuchonnĂ© et revĂŞtu d’une sorte de robe chamanique noire ornĂ©e d’une reprĂ©sentation de la Grande AraignĂ©e de Nazca, firent tout Ă coup leur entrĂ©e. Et aussitĂ´t retentirent, portĂ©es par un son Ă©norme, les premières mesures puissamment rythmĂ©es de "Communion". On ne pouvait rĂŞver d’un choix plus adaptĂ©, car c’est bel et bien de communion dont il s’agit. Communion totale entre le groupe et son public de fans endurcis, gagnĂ©s tous deux par une frĂ©nĂ©sie tribale communicative et d’essence mystique. Les concerts de KILLING JOKE ont maintes fois Ă©tĂ© comparĂ©s Ă de grandes cĂ©rĂ©monies paĂŻennes, et ce fut vrai ce soir-lĂ comme ce le fut toujours auparavant. Cette fois, aucun artifice, pas d’effets visuels ni de projections lumineuses multicolores comme ce fut le cas lors de leur inoubliable passage Ă l’ElysĂ©e Montmartre lors de la tournĂ©e Pandemonium, en 1994. Rien de tout ceci, non. Juste la prĂ©sence brute et captivante d’une Ă©nergie ravageuse se suffisant Ă elle-mĂŞme, et porteuse d’une indicible charge Ă©motive. A la guitare, l’éternel et incontournable Geordie, pourvoyeur de sonoritĂ©s si personnelles et d’une prĂ©cision imparable. A la basse, le talentueux Paul Raven, dont on savoure enfin le retour très remarquĂ© au sein du line up. A la batterie, l’excellent Ted Parsons, ex-PRONG, qui sait remarquablement bien restituer la rythmique puissante et tribale si caractĂ©ristique de KILLING JOKE. Au clavier, diffusant des nappes sonores irĂ©elles et envoĂ»tantes du meilleur effet, Nick Walker. Et sur tout ceci vient se greffer la voix inimitable d’un Jaz Coleman très remontĂ©, aux attitudes et aux mimiques grimaçantes, comme vĂ©ritablement possĂ©dĂ© sous l’action de forces mystĂ©rieuses. Les tubes s’enchaĂ®nent, proprement foudroyants de par leur puissance. Des titres issus bien sĂ»r du nouvel album, comme "Total Invasion", "Blood on your Hands", "Loose Cannon", "Seeing Red", le très puissant "Death and Ressurection Show", ou comme le supersonique "Asteroid". Mais aussi des titres mythiques de leur ancien rĂ©pertoire, issus de pĂ©riodes aussi prestigieuses que celles du premier album ("Requiem", "Wardance", "The Wait", "Change", "Psyche"), de What’s THIS For... ! ("The Fall of Because", "Tension"), de Revelations ("Empire Song"), de Fire Dances ("Frenzy"). MalgrĂ© la reprĂ©sentation quasi-inexistante de certaines autres pĂ©riodes musicales du groupe dans cette playlist, il convient de souligner que contre toute attente, un morceau de la pĂ©riode Night Time a tout de mĂŞme Ă©tĂ© jouĂ© : le très incisif et très entraĂ®nant "Kings and Queens". Outre "Communion", d’autres titres de la pĂ©riode Pandemonium sont jouĂ©s de façon très efficace, comme l’hypnotique et surpuissant "Whiteout", ou comme le morceau "Pandemonium" qui viendra brillamment clore le show, agrĂ©mentĂ© de façon très convaincante par le violon de CECHOMOR ! ![]() Puis, les meilleures choses ayant toujours – hĂ©las ! - une fin, vint le moment pĂ©nible, oĂą les amplis se turent, oĂą les lumières des spots s’éteignirent, oĂą celles de la salle se rallumèrent, et oĂą le public commença progressivement Ă Ă©vacuer les lieux. Après bien des pĂ©ripĂ©ties, une longue attente, et des complications que l’on aurait pu croire insurmontables jusqu’à la dernière minute, des passes finirent miraculeusement par ĂŞtre obtenus (un grand merci au passage Ă l’ami Richter pour son aide infiniment prĂ©cieuse !), et se prĂ©senta alors l’occasion rarissime d’approcher les membres du groupe. En backstage, l’accueil fut plus que chaleureux, Paul Raven se montra vraiment fort sympathique, Geordie d’une humeur plutĂ´t facĂ©tieuse, et l’on y retrouva un Jaz dĂ©contractĂ© et très amical, disposĂ© Ă accorder pas moins d’une heure de son temps pour un entretien des plus plaisants, le tout en comitĂ© très restreint. Des instants magiques qui demeureront des souvenirs inoubliables, sans aucune dĂ©ception, bien au contraire ! Bien Ă©videmment, celles et ceux qui Ă©taient venus dans l’espoir de voir KILLING JOKE renouer avec sa pĂ©riode New Wave aux sonoritĂ©s plus soft, celles et ceux qui espĂ©raient les voir jouer "Love Like Blood", ce fameux tube interplanĂ©taire, ingrĂ©dient indispensable de toutes les soirĂ©es goths dancefloor, en auront Ă©tĂ© pour leurs frais... Mais les fans confirmĂ©s, ceux qui s’étaient dĂ©placĂ©s pour voir le groupe dans toute la force de son authenticitĂ©, effectuant un retour très rĂ©ussi Ă ses racines punks, Ă l’énergie brute, Ă la rigiditĂ© mĂ©tallique, et Ă la rage assombrie et plombĂ©e de ses dĂ©buts, auront Ă©tĂ© comblĂ©s. En conclusion, on pourra donc dire que cette nouvelle prestation fort rĂ©ussie Ă l’ElysĂ©e Montmartre, date unique en France dans le cadre d’une grande tournĂ©e internationale, tĂ©moigne d’une vĂ©ritable renaissance après sept longues annĂ©es de silence pesant. Une renaissance qui confirme si besoin Ă©tait que nombre de formations actuelles faisant montre d’une vanitĂ© exacerbĂ©e soutiennent en fait bien mal la comparaison avec ces monstres sacrĂ©s... En 2003, KILLING JOKE nous revient donc plus vivant que jamais, au meilleur de sa forme, et peut toujours revendiquer en toute lĂ©gitimitĂ© la fière devise latine qui, en 1990, figurait au dos de la pochette d’Extremities : SEMPER IMITATUM, NUNQUAM IDEM ! Hans Wehrwolf (Hans CANY) LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE CECHOMOR ![]() LE CONCERT DE KILLING JOKE ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |