Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.(Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Claire et AmĂ©lie) La Locomotive, 15h30. Dans cette salle parisienne connue pour sa programmation de mĂ©tal alternatif, le groupe de visual kei Kagerou se produit dimanche 13 fĂ©vrier dans le cadre de son Rakushu Enjyou European Tour. Ce joyeux quartette est composĂ© de l’énergique Daisuke au chant, du facĂ©tieux Yuana Ă la guitare, du charismatique - Ă savoir silencieux - Kazu a la basse et enfin de Shizumi Ă la batterie. FormĂ© en septembre 1999, le groupe vient enfin Ă la rencontre de son public français, rencontre qui se poursuivra le lendemain lors d’une sĂ©ance de dĂ©dicace dont la « violence » aurait pu rĂ©veiller le Pape. Dès le dĂ©but de l’après-midi la file grouille de fans et de curieux prĂŞts Ă recevoir leur baptĂŞme - ou extrĂŞme onction - musical. ArrivĂ©s dès l’aube, certains spectateurs paraissent galvanisĂ©s par une passion lĂ©gèrement morbide. Pour eux, pas de doute : c'est le grand jour. Preuve du pouvoir attractif du groupe, on remarque de nombreuses japonaises attifĂ©es Ă la manière de Mary Poppins passĂ©es Ă la javel, qui n’ont pas hĂ©sitĂ© Ă faire le dĂ©placement pour voir leurs idoles dans un nouveau contexte. C’est Paris ! Les discussions vont bon train et la bonne humeur persiste contre toute attente, malgrĂ© la pluie et le froid, peu accommodants pour les nombreuses jeunes filles en mini-jupes prĂ©sentes. Les badauds et autres touristes (Ă Pigalle ? Oui, enfin des touristes comme en ThaĂŻlande...) observent avec un intĂ©rĂŞt teintĂ© de scepticisme l’attroupement bigarrĂ© qui se masse devant la salle. Une secte ? Un casting pour le dernier film Ă©rotico-morbido-gothique du dimanche ? Mieux ! Un concert de j-rock ! 19h00. Les portes s’ouvrent, fouille au corps en prime, l’atmosphère devient plus tendue. Non, les fouets sont interdits ! Ainsi que les tee-shirt roses. Dur. Rapidement, les premiers rangs sont noirs de monde. LE CONCERT DE MASNADA C’est un groupe de nĂ©o-mĂ©tal – Masnada- qui se charge de chauffer la salle pour Kagerou. La conviction du chanteur entraĂ®ne un public plus habituĂ© aux vomissures chantĂ©es d’un Kyo qu’à la hargne joyeuse de ces charmants jeunes gens. Masnada fait penser Ă Pleymo, groupe fort apprĂ©ciĂ© par Kagerou. MĂ©morable sont les dĂ©dicaces du chanteur à « Kadjilerou » ou encore « Kajerou ». Mettons ces petites fautes de prononciation sur le compte de l’ivresse de la musique ! L'ensemble des personnes prĂ©sentes dans la Loco semble cependant apprĂ©cier le show et la bonne volontĂ© que met le groupe Ă nous faire bouger. Mission accomplie. A Kagerou d’entrer en scène. La setlist : Le roi, Pogrom, Adel ante siempre, Piquer la poupĂ©e, Libre, Mas 001, K mikaze, Citoyen du monde, Ce n'est pas le monde, De l'esprit et du corps, Big brother 2001. Partout dans la salle les cris stridents des fans croyant avoir aperçu un morceau de bras ou une Ă©paule de leur idole rĂ©sonnent. Les rideaux s'ouvrent, laissant place a une scène vide. L'intro habituelle du groupe dĂ©bute, la foule commence Ă faire des vagues plus ou moins rythmĂ©es. LE CONCERT DE KAGEROU Shizumi apparaĂ®t en premier sous les acclamations des spectateurs. Arrive ensuite le talentueux Kazu, puis Yuana et ses mimiques enfantines, et enfin Daisuke, produisant un fort effet sur ces jeunes demoiselles. Le groupe commence en trombe avec Shibire Gokoro Ă©lectrisant une salle dĂ©jĂ conquise. Ils enchainent sur leur maxi single Xll Dizzy, le public reprenant de bonne grâce les « 1 slay, 2 slay, 3 slay » du chanteur qui instaure un vĂ©ritable Ă©change. Dès le dĂ©but du concert, Daisuke saute dans la fosse avec enthousiasme, mais est vite ramenĂ© sur scène par la sĂ©curitĂ© qui a compris que les petites japonaises des premiers rangs Ă©taient en rĂ©alitĂ© de dangereux catcheurs prĂŞts Ă tout pour avoir un bout de leur star. Puis vient la chanson Meitsu Honnou, tirĂ©e de leur prĂ©cĂ©dent album, la chaleur monte et certains fans se dĂ©calent pour Ă©viter les coups de tĂŞtes ravageurs des petites Japonaises. Des catcheurs on vous dit ! Shizumi fait preuve d’une ardeur respectable. Le public est pendu aux lèvres de Daisuke. Yuana joue tout en continuant d’attirer l’attention par des moues et des grimaces a priori « mignonnes ». Kazu fait aussi du bon travail, assurant le rythme avec prĂ©cision. Le dĂ©calage horaire paraĂ®t sans consĂ©quences, malgrĂ© quelques moments de fatigue de la part de Kazu, dont une absence rapide ne sera pas sans causer d’intenses frayeurs parmi les spectatrices. Le concert continue sur quatre titres du dernier album Rakushu: Koukotsu Jigoku, 3-2-1, Rasen Kubi et Masatsu Shinkou. Le courant dĂ©cidĂ©ment Ă©tabli, les fans reprennent les paroles en chĹ“ur. Suivent Shiroi Karasu et Uramigoto (tirĂ©e du maxi Jikasei Full course), puis les très apprĂ©ciĂ©es Kasa et Wakaremichi. Le public redĂ©marre en trombe sur Holy needle en rĂ©pĂ©tant les « sayonara » de Daisuke ainsi que ses petits gestes d'adieu. Ce dernier se jette Ă nouveau dans la fosse après avoir Ă´tĂ© sa chemise sous les cris hystĂ©riques des demoiselles – bravo pour cet acte courageux de fan service ! La sĂ©curitĂ© se charge alors de ramener le jeune homme en un seul morceau. On entame Kurokami no aitsu, puis la vigoureuse Nikushimi no hitori shibai et de Jyubakuon. Le public est toujours aussi enchantĂ© et le concert va sur sa fin avec les dernières chansons de Rakushu, Ă savoir Hikari no kage et Koi uta .Nos «éphĂ©mères» (kagerou en japonais) continuent de plus belle avec la cĂ©lèbre Yuugure no shazai, tant attendue. Puis, au grand regret du public, les membres de Kagerou se dirigent vers les coulisses. La fin du concert est proche, mais les lumières ne se rallument pas. Le jeune Japonais dĂ©jĂ aperçu au dĂ©but du concert qui vient accorder une seconde fois les guitares ne fait que confirmer les espoirs. Ils vont revenir. Les fans font un bruit d'enfer et scandent de plus belle les noms des membres du groupe. Des « encolĂ© » - version phonĂ©tique d’ « encore » - fusent, la Locomotive tremble sous les battements de pieds. Après s'ĂŞtre changĂ©s et nous avoir fait longuement patienter, Shizumi revient en touchant les mains dĂ©bordant de la fosse, suivi de Yuana qui fera de mĂŞme, ne manquant Ă©videmment pas de se faire dĂ©sirer afin de faire monter une excitation dĂ©jĂ Ă son comble. L’arrivĂ©e du chanteur et du bassiste fait encore monter la tempĂ©rature. S'ensuit R Shitei, chanson surprise durant laquelle Daisuke parlera Ă son index en le pointant de gauche Ă droite, alternant voix fĂ©minine/masculine. Ils enchaĂ®nent avec l'ultime Wrist Cutter, dernier effort avant la fin du concert. Daisuke nous gâte d'un convenu mais nĂ©anmoins toujours apprĂ©ciĂ© « Je vous aime Paris », et Shizumi offre ses baguettes Ă la foule avant de disparaĂ®tre. La setlist : Shibire gokoro, XII dizzy, Meisou honnou, Koukotsu jigoku, 3.2.1, Rasen kubi, Masatsu shinkou, Shiroi karasu, Uramigoto, Kasa, Wakaremichi, Holy needle, Kurokami no aitsu, Nikushimi no hitori shibai, Jyubakuon, Hikari no kage, Koiuta, Yuugure no shazai. Rappel : R shitei, Wrist cutter. EspĂ©rons pour Kagerou que ce groupe n’aura d’éphĂ©mère que son nom. Leur succès en France et en Allemagne annonce pour eux une carrière qui dĂ©passera peut-ĂŞtre durablement les frontières nippones. Cette tournĂ©e europĂ©enne est un bon signe et selon leur dernière interview, le groupe aimerait mettre en vente leur prochain album dans ces deux pays. Nous n'attendons dĂ©sormais plus qu'une chose : qu'ils reviennent ! Pinklady Latomate et Pinksweet Latomate (Lestomates) et la vile Plume... LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE KAGEROU ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER Q Pour les photos et extraits vidĂ©os du concert de Blood Ă la Boule Noire le 12 septembre 2004 cliquez ICI |