Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.(Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Sioux) Le 11 fĂ©vrier dernier Rammstein a de nouveau, sans aucun doute, marquĂ© le public parisien. Ce groupe reniant toute idĂ©ologie politique nous a encore surpris au travers d'un concert, en nous entraĂ®nant dans un univers tout aussi complexe qu’explosif. Il est 20h00 et c’est l’extinction des lumières. Le groupe finlandais Apocalyptica, formation de quatre violoncellistes accompagnĂ©s d’un batteur, entre sur scène. L’ambiance est survoltĂ©e, et le public visiblement ravi du choix de cette première partie qui est loin d’être un groupe de seconde zone. LE CONCERT DE APOCALYPTICA Ce groupe est devenu plus que cĂ©lèbre grâce Ă ses formidables reprises, entre autres, de Metallica. Nous aurons d’ailleurs le plaisir d’entendre leur fameuse rĂ©interprĂ©tation de "Master of Puppet". Il est assez surprenant de voir un groupe de mĂ©tal, composĂ© uniquement d’instruments dits classiques, mais c’est bien lĂ l’originalitĂ© du groupe. Sur scène, ils surprennent par leur dextĂ©ritĂ© Ă manier l’archet, et les pizzicati endiablĂ©s qui font hurler de joie le public. Deux d’entre eux se promènent sur le devant de la scène, emportant leur instrument afin de faire participer le public. Puis apparaĂ®t sur la scène la chanteuse du groupe Dolly, pour accompagner nos cinq nordistes sur le titre "Envie" choisi sans doute pour la circonstance, mais ce fut bref et plutĂ´t dĂ©cevant. On ne sentait pas une parfaite symbiose entre la voix de la jeune chanteuse et la musique d’Apocalytica, et le public ne fĂ»t visiblement pas convaincu. Apocalyptica quitte alors le devant de la scène, après quarante cinq minutes de magie au cours desquelles ils invitèrent plusieurs fois le public, enchantĂ©, Ă frapper des mains. La setlist : Path, Master of pupets, Quutamo, Bittersweet, Seek & destroy, Inquisition symphony, Enter sandman, Hall of the mountain King. LE CONCERT DE RAMMSTEIN La pression accumulĂ©e par les fans depuis des heures Ă l’extĂ©rieur de Bercy s’était faite de plus en plus ressentir. Elle demeurait bon enfant, nĂ©anmoins les agents de sĂ©curitĂ© avaient gardĂ© un Ĺ“il vigilant pour d’éviter tout dĂ©bordement intempestif. La salle est bondĂ©e de monde, et l’on ne voit mĂŞme plus les marches dans les gradins. Dans tout Bercy, les spectateurs dardent leurs yeux avides, dans l’espoir d’apercevoir l’un des six berlinois qui se manifesterait d’une quelconque façon. « Rammstein ! Rammstein ! Rammstein ! » clame la foule Ă en perdre sa voix. Outre cette pression qui montant de plus en plus, on peut entendre le bruit caractĂ©ristique des pieds frappant sur le sol allegro. Surgit alors sur la piste une pseudo polizei, avec une petite mise en scène annonçant l’imminence du dĂ©but du concert. Puis un noir complet, les hurlements et les cris de la foule s’intensifient de plus en plus. Quand enfin les lumières scĂ©niques jaillissent et que le rideau se lève, la foule explose de joie : Rammstein est parmi nous. Le groupe, en pseudo tenue de camouflage, apparaĂ®t alors sur scène sous les vivats de la foule en dĂ©lire, dĂ©voilant du mĂŞme coup un dĂ©cor de choc ! Nous avons presque l’impression de nous enfoncer dans cette grotte faisant enseigne de dĂ©coration, nous rendant en parfaite osmose avec ce dĂ©cor Ă©troit et confinĂ© rappelant incontestablement celui de la vidĂ©o "Sonne". Bien plaisante surprise, Rammstein est en grande forme et la participation du public est impressionnante. Nombreux connaissent par cĹ“ur les paroles et les entonnent volontiers. On regrette toutefois un nouvel aspect scĂ©nique, le visuel classique ayant Ă©tĂ© enlevĂ© sur le titre "Rammstein". Dommage, car l’habituel manteau ignifugĂ© portĂ© par Till est beaucoup plus impressionnant que ses deux manchons lance flammes. Flake quant Ă lui amuse toujours autant la galerie, se dĂ©plaçant sur une sorte de trottinette oĂą repose son instrument. On assiste ensuite Ă une scène burlesque sur "Mein Teil" qui fera la une de journaux le lendemain : Till en costume de cuisinier, muni d’un micro en forme de couteau devant une gigantesque marmite oĂą Flake s’est nichĂ©, sortant son lance flamme pour en faire bouillir le contenu ! Alors que la foule commençait Ă ralentir la cadence, nos allemands indus prĂ©fĂ©rĂ©s ont lancĂ© la bombe "Moskow", et comme si le feu sacrĂ© s’était rallumĂ©, une partie de gradins s’est levĂ©e et a chantĂ© le refrain en dansant. A partir de lĂ , l’ambiance n’a plus ralentie. On n’oubliera pas non plus les classiques briquets allumĂ©s, tenus Ă bout de bras sur les chansons les plus calmes. Et que dire, quand les lumières des projecteurs ont dansĂ© sur la foule, qui devenait alors l’attention principale de la soirĂ©e pour quelques minutes. Une pluie de confettis tricolores sur "Amerika", un mur de flammes et lumières rouges sont de la partie pour sceller la fin du concert. Fini ? DĂ©jĂ le premier rappel ! Le concert est passĂ© comme un souffle, et la foule commence Ă paniquer du dĂ©part de nos six berlinois. Mais quelques instants plus tard la scène se voit de nouveau projetĂ©e dans la lumière, et c’est reparti pour quelques titres supplĂ©mentaires. Vont-ils pĂ©ter les plombs comme l’a fait Flake en cassant volontairement son synthĂ© ? Non, mais c’est Ă un court florilège de chansons variĂ©es auxquelles nous avons droit, en autres "Sonne" et le redoutablement efficace "Ich will". Au deuxième rappel les musiciens d’Apocalyptica montent sur scène, pour deux magnifiques chansons "Ohne dich" et "Mein hertz brennt", leur offrant une nouvelle dimension et un style particulier très rĂ©ussi. L’incoutournable reprise de Depeche Mode, "Stripped", clĂ´turera en beautĂ© ce magnifique concert, avec la prĂ©sence du bateau gonflable qui fera le tour de la fosse avec Ă son bord Oliver le bassiste. Les membres du groupe nous quittent alors un par un, Flake au synthĂ© mettant en musique le dĂ©part de ses compagnons. Il sera le dernier Ă nous quitter, après une ultime rĂ©vĂ©rence, rĂ©compensĂ©e comme toutes les autres par plusieurs salves d’applaudissements, nourris et mĂ©ritĂ©s, ainsi que des « Rammstein ! Rammstein ! » scandĂ©s dans le fol espoir d’assister Ă un troisième rappel. La setlist : Reise reise, Links 234, Keine lust, Feuer frei, Rein Raus, Morgernstern, Mein teil, Stein um stein, Los, Moskau, Du riechst so gut, Du hast, Sehsucht, Amerika. Rappel 1 : Rammstein, Sonne, Ich will. Rappel 2 : Ohne dich (avec Apocalyptica), Mein herz brennt (avec Apocalyptica), Stripped. Petite dĂ©ception tout de mĂŞme, le titre francophile "Amour", qui aurait pourtant Ă©tĂ© de circonstance, n’a pas Ă©tĂ© chantĂ©. La playlist Ă©tait principalement axĂ©e sur le dernier album, un choix peut-ĂŞtre un peu dĂ©cevant, mais le Big Show transforme cela en simple petit arrière goĂ»t. Cela fait dĂ©jĂ de nombreuses annĂ©es que Rammstein Ă©cume les scènes du monde entier. Ces six berlinois maquillĂ©s, robotisĂ©s, n’épatent pas simplement la galerie, mais l’envoĂ»tent Ă travers ses spectaculaires jeux de feux Ă couper le souffle. Nous avons enfin eu la chance de connaĂ®tre ces instants magiques, lors de jets pyrotechniques, non interdits en France cette fois ci ! Rammstein artisait dans tous les sens du terme sur scène, pour violer les frontières, et repousser les limites que le groupe n’avait jusque lĂ pas encore franchi en France. Et c’est avec "Engel" chantĂ© par la chorale de Scala en guise de fond sonore que nous quittons le POPB Ă©mus, euphoriques, en un mot : heureux ! Sioux Evantalika The Very Bad Tempered Woman Q Pour les photos du concert de Rammstein le 2 novembre 2004 Ă Anvers (première date de la tournĂ©e) cliquez ICI TschĂĽĂź ! RICHTER |