Netgothfr - Chroniques



N°: 12

ON A DARK WINTER'S NIGHT

27 Decembre 2003, Oberhausen (D)


Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.
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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Hevydevy)


Qu'est ce qui a bien pu me décider à partir pour l’Allemagne au dernier moment ? Peut-être la présence à l’affiche d’In Extremo, que je n'ai quasiment aucune chance de voir en France, ou encore Blutengel, tout aussi rare par chez nous pour le moment. Bref, pour quelque obscure raison que ce fût, me voilà en route pour l’éternelle patrie de l’Oktoberfest, de l'autre côté du Rhin et du miroir.


L'AMBIANCE



Une fois sur place, je découvre, non pas une halle remplie de bavaroises hilares mais un complexe particulièrement laid, coiffé d’un toit lui-même hérissé de pointes métalliques d'un goût discutable et d’un intérêt architectural tout aussi douteux.

Point de bavaroises disais-je, mais des gothiques (allemands je suppose) massés en troupeaux, assiégeant le dit vilain complexe. Un coup d’œil aux ostentatoires efforts vestimentaires communautaires : c’est un grand moment de solitude que je traverse, extraterrestre dans mes vêtements de ville. Je pourrais peut-être leur demander où sont les bavaroises, ceci dit...

L'intérieur de la salle ressemble à s'y méprendre à celui du Zénith parisien, avec une configuration et une taille très similaires. Je n'aime pas trop les grandes salles d’ordinaire, mais ce soir il va falloir faire avec !


LE CONCERT DE SALTATIO MORTIS





Ayant pénétré un peu tard dans la dite grande salle (après avoir demandé gentiment, hein), je n'ai pas pu assister à toute la prestation des troubadours allemands. Le peu que j'en ai entendu m'a laissé une très agréable impression, avec une musique aux nettes influences médiévales. Ils m'ont clairement fait penser à leurs compatriotes de In Extremo, en plus électronique et peut-être plus proches de Schandmaul que... de Rammstein, tiens – en dépit d’un chant en Allemand.

On est ici loin du traditionnel trio instrumental basse/guitare/batterie utilisé généralement par les groupes de métal. Le groupe intègre en effet des cornemuses, des flûtes, des vielles, de la harpe celtique et quelques lignes de basse électronique, disais-je...

Ce show très festif a lancé admirablement la soirée qui s'annonçait sous les meilleurs auspices. Les deux groupes suivants allaient malheureusement me faire redescendre un brin...


LE CONCERT DE [:SITD:]



Déjà pas bien fan du mouvement EBM, j'ai en plus rarement assisté à un show aussi plat et vide d'intérêt. Voix monocorde et mélodies basiques : voilà la simpliste recette de [:SITD:] qui m'a plongé dans une torpeur quasi cataleptique. Une partie de la foule semble avoir plutôt bien apprécié, ce qui me conduirait à modérer mon point de vue. Je n'ai toutefois pas gardé un souvenir mémorable de ce concert.


LE CONCERT DE GOTHMINISTER





Parce qu’en vertu d’une recette universelle : « quand y en a plus, y en a encore », après un set EBM, voilà un set electro ! Frontière ténue et nuance plus que subtile, certes, c’est la raison pour laquelle je ne vais pas en faire des tartines.

Gothminister est un groupe – comme son nom, d'une banalité affolante qui, à l'instar du précédent n'a rien produit de vraiment original. La froideur de lancinants refrains appliqués - sans grande application, sur une musique répétitive a rapidement eu raison de ma patience. A tel point que j'en ai profité pour aller me promener du côté des étals des marchands du temple (sans croiser plus de bavaroises, ni même de tyroliennes).


LE CONCERT DE BLUTENGEL







Très honnêtement, l'un des groupes que j'attendais le plus de voir. Le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'ai pas été déçu ! Le groupe de Christian Pohl (au chant et également mentor de Terminal Choice et de Tumor pour les ignares) a offert au public une merveilleuse prestation d'une très grande beauté plastique. Excellant dans les ambiances sombres et mélancoliques, les Allemands ont délivré des compositions riches de mélodies implacables et nuancées dans leur mode mineur.

Dans un concert de Blutengel, Tout est vraiment impeccable : les choristes (exquises), les pistes instrumentales, le jeu et la voix de Chris Pohl, tout en présence et en théâtralité... Ajoutons à cela un magnifique spectacle, extrêmement visuel, très théâtral également et ponctué d'effets pyrotechniques du plus bel effet mais sans débauche d’étincelles.

Le public, tout comme moi semble avoir beaucoup apprécié (il ne doit y avoir que moi qui découvre). Superbe donc, mais malheureusement trop court : à peine 30 minutes !


LE CONCERT DE OOMPH!





Oomph ! / Blutengel : la transition est étrange, presque brutale et ne laisse pas de se poser des questions quant aux choix des organisateurs. Vus il y a deux ans en 1ère partie de HIM (on ne rigole pas) à l'Elysée-Montmartre, j’avais gardé le souvenir d'un groupe énergique qui avait fait bondir les spectateurs comme des kangourous.

Aujourd’hui, aucune différence : les Allemands (encore, oui) ont exécuté un show copie conforme de celui que j'avais déjà vu. Dans un registre vaguement proche de Rammstein, le groupe, mené par un chanteur tonique, a bien fait bouger le public tout en parcourant lui-même la scène à grandes enjambées alertes. Peu de renouvellement dans leurs morceaux, mais les riffs sont suffisamment entraînants pour éviter la monotonie. Rien de bien génial donc, mais du plaisant et de l’efficace.


LE CONCERT DE VNV NATION





Retour à l'EBM, je m'attends donc au pire... Oui, parce que je ne connais pas encore les rassembleurs, les fédérateurs, les apôtres du bien danser sur des textes qui font réfléchir : VNV Nation. Contre toute attente, j'ai plutôt bien accroché, même si je n'aurais que difficilement supporté un concert de 3 heures. Batterie électronique, pistes MIDI omniprésentes en guise d’orchestration : rien de bien « metaaal » c'est vrai, mais il est parfois salutaire de s'essayer à d'autres styles, les intégristes me pardonnent. Privilégiant les nappes atmosphériques et les mélodies-gimmicks imparables sur fond de rythmes binaires incorruptibles mais doux à l’oreille, les britanniques de VNV sonnent juste et réussissent bien leur effet.

Comme à chacun de leur concert, me confie quelque obscur érudit en VNV Nationologie, un écran géant diffusait des messages visuels illustrant les textes et palliait le manque d’activité scénique, en dépit de l’indéniable énergie du chanteur bedonnant et patelin. Si à mon oreille les morceaux, quoique très écoutables, avaient un peu tendance à se ressembler, on restera pantois et admiratif devant le caractère grandiose d’un « Electronaut » électrisant une salle de la taille d’un Zenith, voire d’un Bercy... Bon souvenir au final...


LE CONCERT DE WITHIN TEMPTATION





Les Hollandais m'avaient fait une forte impression il y avait de cela quinze jours. C'est donc avec joie que j'assistais à nouveau à un de leur concert, qui ne m’a pas davantage déçu que le précédent. Certes, la setlist a été un peu raccourcie, contrainte de temps oblige (aucun morceau de leur premier album « Enter »), mais cela ne les a pas empêchés de faire un show au moins aussi bien que celui de Paris.

Sharon Del Adel - au chant, a vraiment été au sommet de son art, absolument irréprochable, tant au niveau de la présence scénique que de la voix. Atteignant les notes les plus haut-perchées sans perdre une once de cette poignante émotion lyrique, Sharon est magistrale. Les autres musiciens sont comme d'habitude restés très discrets dans leur exécution, laissant Sharon mener la danse.

Les effets pyrotechniques ont magnifiquement accompagné le concert et ont donné une dimension presque magique au spectacle. Ce fut donc pour ma part la plus belle prestation des Hollandais qu'il m'ait été donné de voir. Oubliées les bavaroises !


LE CONCERT D'IN EXTREMO









Tout comme moi, le public (allemand certes, mais pas si différent que ça finalement) attendait l'arrivée du plus célèbre groupe de métal folklorique... allemand. Le dit public a d’ailleurs réagit au quart de tour à leur entrée sur scène, manifestant son enthousiasme par une splendide ovation.

La setlist a fait la part belle aux titres les plus festifs de leur répertoire (ceci dit, y a-t-il des titres mous chez In Extremo ?), ce qui n'est pas plus mal pour un concert. Moi qui ne connaissais que l'album « Verehrt Und Angespien », j'ai pu découvrir un bon paquet de titres ce soir, qui tous m'ont convaincu de m'intéresser de plus près à la discographie de l’un des seuls groupes qui portent les peaux de bêtes sans démériter, avec Corvus Corax et Manowar, à ceci près que Manowar n’a pas de cornemuses. Petit bémol niveau son toutefois : le mixage rendait parfois difficile de percevoir les dites cornemuses, surtout dans les aigus, mais il a été suffisamment bon pour permettre aux Allemands d'exprimer pleinement leur art.

On sent que le groupe a déjà pas mal de métier sur scène, tant il a semblé à l'aise dans cet exercice. L'interprétation fut en effet irréprochable et l’intégration de l'ensemble des instruments utilisés sans faille. Notons également l'excellente performance du charismatique chanteur « Das Letzte Einhorn », dont le timbre si caractéristique à aucun moment n’a faibli.

Ce fut donc un réel plaisir et une joie extatique sans borne que de voir évoluer les sept virils troubadours d’In Extremo dans une ambiance chaleureuse et festive. Moi qui croyais que la scène gothique était neurasthénique, je saurai désormais que c’est réservé aux soirées parisiennes... Pour en revenir aux musiciens, souhaitons-nous en une venue prochaine avant la fin de la décennie...

Bref, un festival certes lointain, mais le déplacement en valait incontestablement la peau de l’ours. J'espère d'ailleurs revoir BlutEngel et In Extremo au plus vite, car leurs prestations ont été plus que convaincantes – même si ce n’est pas pour les mêmes raisons, en dépit du point de détail commun des jambes nues...

Hevydevy


LES VIDEOS
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Ces extraits vidéos sont à titre d'illustration et leur qualité sonore n'est pas représentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !


LE CONCERT DE SALTATIO MORTIS




LE CONCERT DE [:SITD:]




LE CONCERT DE GOTHMINISTER




LE CONCERT DE BLUTENGEL




LE CONCERT DE OOMPH!




LE CONCERT DE VNV NATION




LE CONCERT DE WITHIN TEMPTATION




LE CONCERT D'IN EXTREMO




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