Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.(Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Nausicaä) Quinze ans qu’on attendait ça ! Europe de nouveau en concert, et enfin en France ! Serait-ce la rĂ©vĂ©lation de l’annĂ©e en matière de Hard FM ? On peut dire d’ailleurs que cette catĂ©gorie musicale a, sinon complètement, du moins en bonne partie disparue dans les annĂ©es 90, anĂ©antie par la techno et le grunge coalisĂ©s. Adieu donc les Poison, Bon Jovi, Warrant et autres Vixen. Adieu aussi Europe, mais ce n’était qu’un au revoir. Les Scandinaves sont de retour... Et ils sont très contents ! Tous les fans du cĂ©lĂ©brissime groupe Ă©taient massĂ©s le mercredi 10 novembre devant les portes de l’ElysĂ©e-Montmartre, trĂ©pignant d’impatience et luttant contre le froid. Nostalgie ou regain d’intĂ©rĂŞt ? Il est vrai que la majoritĂ© du public avait entre 25 et 35 ans. Ceci dit, Ă©videmment, il y a toujours quelques exceptions : des plus « vieux », c’est normal ; mais aussi, çà et lĂ , quelques petits jeunes arborant fièrement leur T-shirt Nirvana. J’ai mĂŞme vu une gamine d’une dizaine d’annĂ©es dans le tas, mais je vous rassure, elle Ă©tait venue avec ses parents. Y’a pas Ă dire, Europe, c’est ludique. Ce qui fait toujours plaisir quand on va Ă ce genre de concert, c’est qu’on peut y voir du cheveu... Vous allez sans doute trouver ça idiot, mais nous vivons dans un monde de brutes et les cheveux se font rares (non pas que les gens soient devenus chauves, entendons-nous !). Je disais donc du cheveu, long, très long, comme au bon vieux temps ! Du raide, du bouclĂ©, bref… de tout. Le bon vieil archĂ©type du hardos. Mais il y avait aussi quelques goths, Ă©trangement perdus dans le monde du Happy MĂ©tal. En revanche, très peu de « non-lookĂ©s », des gens normaux quoi, sans T-shirt de hard, sans pompes coquĂ©es, sans blouson de cuir noir. Deux raisons Ă cela : soit que les anciens fans de Europe sont tous restĂ©s dans la mouvance hard, mĂ©tal and Co, soit que les gens normaux fans de Europe n’étaient pas au courant du concert ! Peut-ĂŞtre aussi que, le phĂ©nomène de mode « Final Countdown » passĂ©, Europe retrouve son vrai public, celui qui s’intĂ©resse plus au solo de guitare qu’au classement du top 50 et Ă la couleur du rouge Ă lèvre de Joey… L’entrĂ©e de la salle s’est effectuĂ©e sans bousculade, et c’est tout aussi sagement que les gens se sont rĂ©partis dans la petite salle parisienne. La salle de l’ElysĂ©e-Montmartre n’a pas dĂ©rogĂ© Ă sa rĂ©putation : le son Ă©tait parfait oĂą qu’on se soit trouvĂ© : devant la scène ou bien tranquille au bar, et mĂŞme dans les toilettes... Si, si ! Dans la salle, il rĂ©gnait une tempĂ©rature propice, qui contrastait avec le climat hivernal extĂ©rieur. Bref, on se sentait bien, il ne restait plus qu’à commencer. LE CONCERT DE SNAKE EYE Jusqu’à au moins 19 heures, on ne s’était pas trop interrogĂ© sur le groupe qui allait assurer la première partie du concert. Mais tout de mĂŞme, au bout d’un moment, on a commencĂ© Ă se poser des questions. Il a bien fallu s’avouer vaincu : on ne trouvait pas. J’avise un grand gars Ă deux pas de lĂ qui, justement, parlait de ça. Il m’apprend enfin que le groupe en première partie s’appelle Snake Eye, et que (cocorico) ils sont parisiens. Snake Eye s’est donc amenĂ© sur scène Ă l’heure convenue. Ce fut une première partie relativement courte, mais intense. Le chanteur avait un look Ă la Axl Rose et le gratteux Ă©tait un sosie Patrick Rondat. On se dit qu’avec ça, c’est dĂ©jĂ plutĂ´t bien barrĂ© pour eux. Ce groupe encore peu connu du public a affrontĂ© avec opiniâtretĂ© la dĂ©fiance (et peut-ĂŞtre mĂŞme l’indiffĂ©rence) du public, rarement tendre avec les groupes de première partie. Mauvaise volontĂ© ou endormissement, Ă vrai dire, il y avait de quoi s’interroger. En tout cas, ceux qui ne dormaient pas, ne sont pas venus pour rien. Pour rĂ©sumer en deux mots : ça dĂ©coiffe ! Snake Eye nous a quelque peu surpris en sortant un gros son de derrière les fagots ; de surcroĂ®t suffisamment propre pour ne pas tomber dans l’horripilante purĂ©e sonore qui semble ĂŞtre de rigueur actuellement. Grâce Ă une sonorisation sans dĂ©faut et un rĂ©glage plus que convenable, tous les instruments, voix comprise, ont pu parvenir Ă nos oreilles attentives. Etant donnĂ© la petitesse de la scène, nous n’avons pas bien pu nous rendre compte du jeu de scène des Snake Eye, mais on espère les retrouver dans une salle plus importante bientĂ´t afin d’y remĂ©dier. On espère qu’ils iront loin, c’est tout le mal qu’on leur souhaite. La setlist : Countdown to midnight, Hope, Now, Downtown, Danger, Walk in the silence. LE CONCERT DE EUROPE L’ambiance s’est heureusement un peu Ă©toffĂ©e pendant la pause, car nous savions que bientĂ´t, ils seraient lĂ , sur une scène qu’ils avaient quittĂ©e il y a dĂ©jĂ bien des annĂ©es. Les mauvaises langues auraient pu dire que c’est le Come Back des Has Been, que c’est Ă la mode en ce moment... C’est un quitte ou double pour les suĂ©dois : revenir pour faire un carton ou jouer les Ă©toiles filantes le temps d’un concert et retourner au nĂ©ant frigorifique d’oĂą ils Ă©taient venus. Après un passage furtif en province, cet Ă©tĂ©, les revoilĂ enfin Ă Paris. Vous vous en doutez, un des changements les plus Ă©vidents se situe au niveau du look. TerminĂ© le look bonjour-brushing, gloss Ă paillette et futals moulants taille 32, beaucoup trop marquĂ©s eightie’s. Ils adopteront dorĂ©navant une tenue plus sobre (certains diront de meilleur goĂ»t) : cuir noir, jeans, chemise ou T-shirt. Les cheveux sont certes longs, mais moins, et surtout on a laissĂ© tombĂ© les bouclettes. Le batteur, Ian Haugland, lui, a rĂ©glĂ© le problème une fois pour toutes : la boule Ă zed. On va pas se laisser raser par les produits capillaires, non d’une pipe ! La playlist, bien qu’attendue, est plutĂ´t bien organisĂ©e, alternant anciennes et nouvelles chansons. Parmi les anciennes, nous avons eu le plaisir d’entendre les plus connues, Ă©videmment, Ă commencer par Rock the Night, pour bien donner le ton de la soirĂ©e, et un Seven Doors Hotel tout aussi Ă©nergique. Mais loin de s’appesantir sur les gloires passĂ©es, les suĂ©dois enchaĂ®nent vigoureusement avec leurs nouveaux titres. On voit d’ailleurs la diffĂ©rence entre anciens et modernes. La première question qu’on se pose Ă l’écoute de ces futurs tubes (n’ayons pas peur des mots) est : « il est oĂą le synthĂ© ? ». C’est bien normal d’ailleurs, on ne change pas de look sans changer de musique. Le ton est toujours le mĂŞme, mais le son est beaucoup plus heavy que par le passĂ©. Du dernier album en date, intitulĂ© Start From The Dark, nous avons dĂ©couvert, entre autres, Got To Have Faith, Hero et Start From The Dark (Ă©ponyme de l’album) qui mĂ©ritent d’être qualifiĂ©es de chansons phare du nouveau Europe. Sans tourner dans le nostalgique, on dirait du bon (donc du vieux) Bon Jovi. En revanche, Mic Michaeli doit s’ennuyer un peu, de temps en temps, derrière son clavier. Plusieurs chansons se succèdent ainsi rapidement. Pour nous reposer un peu, on nous propose alors un « slow » : Carrie, autre morceau d’anthologie. Et lĂ , moment de pur bonheur, c’est le public qui chante. D’accord, ça faisait un peu Patrick Bruel, mais tout le monde semblait en osmose et Joey Tempest en avait presque les larmes aux yeux. Il faut dire qu’il avait su mettre l’ambiance : sous des lumières tamisĂ©es, Joey Ă©tait seul et « unplugged » sur scène, ses petits copains Ă©tant partis refaire leur brushing en coulisse pendant ce temps-lĂ . ForcĂ©ment, ça Ă©meut ! De retour au complet, le groupe poursuivit avec Cherokee, qui aurait dĂ» en faire pogoter et slamer plus d’un, mais ça roupillait encore un peu dans les coins. Je sais bien que c’était pas un concert de Sepultura, mais y’a quand mĂŞme des limites ! Les titres se sont succĂ©dĂ©s sans anicroches, dans une ambiance très sympathique. Europe Ă©tait lĂ pour s’éclater et pour nous communiquer sa joie d’être de retour. Dans l’ensemble, ça a bien rĂ©ussi. La fin du concert Ă©tait proche, mais quelque chose manquait encore. La tension monta d’un cran… Je vous laisse deviner quelle Ă©tait la dernière chanson : eh oui, la très attendue, que dis-je, l’incontournable The Final Countdown ! Les impressions sur cette dernière furent relativement mitigĂ©es car nous rĂŞvions d’une intro longue avec le dĂ©compte final si reprĂ©sentatif. Malheureusement, l’heure de fermeture Ă©tant ce qu’elle est, ils ont dĂ» faire fissa sur le final et ils ont un peu zappĂ© le countdown. Mais, bon dieu, que c’est bon ! MĂŞme bâclĂ©, The Final Countdown, ça fait plaisir aux vieux fans que nous sommes ! Et aux autres aussi ! Quid de cette tentative de come back ? Contrairement aux hargneux et aux sceptiques, je dis que le pari d’un retour après 12 piges d’absence est gagnĂ©. Europe, le groupe quasi mythique des 80’s a su revenir, tout en se mettant au goĂ»t du jour. RĂ©ussi aussi le pari de rejouer ensemble, car c’est bien le line-up de l’album emblĂ©matique, The Final Countdown (pour ne pas le nommer), que nous avions sous les yeux : les cinq petits gars de Stockholm, Joey Tempest entourĂ© de John Norum Ă la guitare, Ian Haugland Ă la batterie, Mic Michaeli au clavier et John Leven Ă la basse. De lĂ Ă dire que le Hard FM moribond est en train de redorer son blason (repailleter son blouson ?) et qu’il est tout prĂŞt Ă resurgir de l’oubli, il ne faut peut-ĂŞtre pas trop prĂ©sumer de ses forces. Cela dit, ce concert restera un Ă©vĂ©nement pour tous les fans de Europe qui n’attendaient que ça pour ressortir les T-shirt de la grande Ă©poque. Seul gros, très gros bĂ©mol : le prix. Et oui, Europe se croit sans doute d’ors et dĂ©jĂ rĂ©tabli en haut du hit parade et il pratique des prix insensĂ©s : 39€ la place et 35€ le T-shirt, il faut vraiment ĂŞtre motivĂ©, ĂŞtre un fan ultime ou avoir justement hĂ©ritĂ© d’une grand-tante très riche ! Il ne faut tout de mĂŞme pas charrier, c’est digne d’un concert de Maiden ! RĂ©sultat des courses : Le concert de Europe, sans ĂŞtre l’évĂ©nement du siècle comme celui des Velvet Revolver, fait date dans le calendrier des concerts de cette annĂ©e. Au-delĂ des considĂ©rations bassement matĂ©rielles (ça vend bien, etc...), c’est aussi le moyen pour les membres du groupe de renouer avec ceux qui ont fait leur gloire : nous ! Et de reprendre le compte lĂ oĂą ils s’étaient arrĂŞtĂ©s. La setlist : Got to have faith, Ready or not, Superstitious, America, Wings of tomorrow, Let the good time rock, Seven doors hotel, Hero, Wake up call, Sign of the times, Girl from Lebanon, Carrie, Flames, Yesterday's news, Rock the night. Rappel : Start from the dark, Cherokee, The final countdown. Aurore / Nausicaä LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE SNAKE EYE ![]() LE CONCERT DE EUROPE ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |