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N°: 108

VELVET REVOLVER

7 Septembre 2004 , Le Bataclan, Paris (75)


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(Photos et vidéos par Richter, chronique par Profweetos)


Le rendez-vous était pris de longue date et les places s’étaient vendues en quelques jours après l’annonce mi Juin de la venue de Velvet Revolver à Paris. Pour de nombreux fans de Slash, Duff et Matt Sorum, trois ex-Guns N’ Roses, l’attente avait été longue depuis la dernière tournée de Guns en France qui datait de 1993 et dans la file d’attente bien trop longue à l’entrée du Bataclan, qui dépassait les 200 mètres vers 19h30 l’excitation était à son comble.

Première constatation, la réputation du Bataclan n’est pas usurpée. Connue comme étant la salle la moins bien aérée de Paris, la chaleur à l’intérieur y est torride, aidée en cela par des températures estivales qui débordent largement sur le mois de Septembre. Ensuite, la faune qui a pris pied dans la salle est essentiellement composée de jeunes adultes entre 25 et 35 ans, chacun étalant fièrement ses bannières et ses influences – T-shirt de Motörhead par-ci, de Led Zep par-là voire de Rage against the Machine et bien entendu de nombreux t-shirt Guns n’Roses. Car ne nous y trompons pas, les rockers et les rockeuses ici présents sont là pour une chose et pour une seule, voir la seule émanation encore en vie de Gn’R.

Les discussions vont bon train à savoir si l’alchimie va prendre sur scène entre Scott Weiland (ex-Stone Temple Pilot), Slash, Duff, Matt et Dave Kushner, ami d’enfance de Slash et nombreux restent sceptiques sur les capacités de Velvet Revolver de rompre avec le passé prestigieux de ses musiciens. D’autant plus que l’album a connu de nombreuses critiques et a laissé de nombreux fans sur leur faim. Il est 19h30, les portes s’ouvrent, dans deux heures, le public aura les réponses à ses nombreuses questions. Mais avant cela, Backyard Babies commence son set à 20 heures pétantes.


LE CONCERT DE BACKYARD BABIES

Sans être vraiment surprenants ou même originaux, les Scandinaves étaient ici pour présenter leur nouvel opus "Stockholm Syndrome" et le firent plutôt bien, en se mettant le public dans leur poche grâce à un set précis, carré, efficace, alternant les chansons de leurs albums précédents et les nouveaux titres. Les Suédois profitent de la chance d’ouvrir pour Velvet Revolver pour faire connaître un Punk-Hard-Rock bien rôdé assez peu connu en France malgré le succès rencontré dans les pays nordiques. Le courant passe bien entre le public et le groupe qui dans une la pure tradition rock communique beaucoup avec ce dernier et affiche tous les accoutrements, postures et critères dignes de tout bon groupe de Hard Rock, en étant parfois limite clichesque, faisant par moment rappeler les hilarants Spinal Tap. Mais cela reste très plaisant et entraînant.

Les deux guitares sont puissantes, le chanteur-guitariste, a beaucoup de présence scénique, très bon frontman, il arrive à faire oublier un temps les problèmes de son récurrents qui obligent le bassiste à communiquer sans cesse avec le Sound Board. Le lead guitariste qui avait un temps rejoint les excellents The Hellacopters (mais sans quitter les B.B.) est également très présent sur scène et, très énergique, il s’emploie à électriser la foule par riffs surpuissants et des solos découplés mais sans véritable surprise toutefois. Quand au batteur, mon dieu, quelle puissance et quelle énergie. Il couvre les fûts de tout son corps pour donner le meilleur de lui même mais bon sang, il tape si fort, il est si costaud et si recourbé, penché en avant que ce mec dans 10 ans va avoir une bosse qui va lui sortir du dos.

Après 40 mns de set tonique, ils quittent la scène sous les vivas du public qui aura apprécié cette première partie plutôt rondement mené par un groupe qui a quand même plus de 10 ans de scène derrière lui. Le seul regret sera vraiment le son beaucoup trop brouillon et bien évidemment pas réglé pour eux. Les voix se perdent souvent dans une cacophonie où même la basse semble inaudible. Et puis, même si le public est très réactif, on sent bien qu’il n’est pas venu pour cela et qu’il attend impatiemment la suite.

La setlist : Are You Ready, Earn The Crown, Made Me Madman, Heaven 2.9, Song For The Outcast, Brand New Hate, Minus Celsius

Suite qui n’arrivera qu’après une très très longue attente de plus de 3/4 d’heure dans une chaleur devant sans doute dépasser les 40 degrés. Mais enfin, les voilà sur scène, ils se préparent, Duff sur la passerelle, Matt aux futs, Slash devant un gros ventilo faisant onduler ses cheveux, Dave sur la gauche... Un mec la voix rocailleuse, surement le même que en 1992 à Vincennes, annonce « Oui oui Motherfuckers, the best band of 2004. From Hollywood... » dans un anglais californien, sans aucun doute. Ils sont là, et c’est parti pour une heure et demi de folie.


LE CONCERT DE VELVET REVOLVER







Dès les premières notes de Sucker Train Blues, la foule est hypnotisée dans une transe furieuse, et la température déjà insupportable monte encore de quelques degrés. Et premier enseignement, les Velvet Revolver doivent être assez déçu dans leur for intérieur du rendu de l’album, car sur scène, c’est E-NOR-ME. Slash qui a pris quelques kilos et des muscles aussi est omniprésent, couvrant la scène de ses pas tanquilles, Duff idem comme au bon vieux temps alors que Matt est aussi précis que dur sur sa batterie, alors que Kusher sur lequel tout le monde se posait des questions arrive à trouver sa place. Mais la plus grande surprise vient surtout de Scott Weiland. Quelle présence, quel charisme, quelle emprise sur la foule. Ce sentiment de magnétisme est renforcé par son arrivée sur scène avec un pantalon de cuir moulant, des lunettes ray-ban et une casquette de l’armée. De nombreuses personnes trouvent qu’il ressemble à Axl dans les années 80, ce qui ne fait que monter l’excitation dans une fosse déjà au comble de l'embrasement. De nombreuses personnes sont évacuées évanouies.

Les chansons s’enchaînent parfaitement sans faux-temps ni faux rythmes. Duff est torse-nu laissant entrevoir sa nouvelle musculature impressionnante pour un ex junkie-ivrogne, passé près de la mort plusieurs fois tout comme ses nouveaux tatouages. C’est du lourd, du gros son, du bon Rock comme tant et tant de groupes sont à la recherche et n’arriveront jamais à trouver la formule. (Par décence, ici, nous tairons leur nom, au cas où ils nous liraient ;-) ). Les chansons s’enchaînent les unes après les autres, les solos de Guitares également. Le concert se déroule comme de nombreux kids ici (car nous sommes tous alors redevenus des kids à ce moment précis) l’ont maintes et maintes fois rêvé. Seul incident : deux mecs arrivent à monter sur scène au grand dam d’un agent de la sécurité qui en plaque un violemment contre un ampli ce qui ne plait pas à Slash et ne se gène pas pour lui dire. A un autre moment, Slash mettra un coup de pied à un mec qui approchait ses mains trop près de lui apparemment. Il s’excusera en lui filant un médiator. La foule était vraiment hystérique et plusieurs fois Slash et Duff ont dû se reculer de la passerelle car les mains étaient bien trop proches. Mais c’est compréhensible, avoir deux monstres sacrés de la scène heavy métal devant soi...

Scott quant à lui est très présent notamment par des danses très tendancieuses, se trémoussant dans son pantalon de cuir, un vrai frontman. Malheureusement, il était clairement défoncé, c'était évident .Je l'ai vu à une époque avec STP où il n'était pas si maigre ni si incompréhensible dans ces interventions qui ce soir ont été très. En outre, sa voix s'est énormément dégradée (mais c'est normal, semble-t-il). Sinon, son jeu de scène est assez habituel, sauf qu'il n'a jamais communiqué avec le public, chose qu'il faisait énormément avant. Je pense vraiment qu'on a été chanceux car je doute qu'ils fassent une nouvelle tournée avec lui. Ce qui est dommage. Par moment, il m’a fait beaucoup de peine à voir. Et c’était triste. Autre problème, sa voix était souvent perdue au milieu des instruments et notamment de la guitare de Slash et de la batterie. Il ne pouvait pas avoir un mauvais retour vu qu'il avait une oreillette. Il chantait tout simplement pas bien car il ne peut plus chanter comme avant. D'ailleurs sa voix était très travaillée, notamment avec une très forte reverb. Il y avait clairement un problème de son de toutes les manières car à un moment Duff joue seul avec la batterie et sa basse est très très lointaine. C’est vraiment un gros regret que ce mauvais son. De plus, Scott utilisera souvent un mégaphone, ce qui n’arrangera pas le problème, bien au contraire. Visuellement, l’usage de ce mégaphone est très bon, il lui donne un air de meneur de gang, de révolution (de velours ;) ) mais d’un point de vue sonore, c’était assez malvenu et intempestif.

Slash a énormément changé de jeu et de style de jeu (je parle pas de la manière dont il joue- genre, je tiens la guitare à l'horizontale, je fais le grand écart, guitare sur les genoux-petite surprise, il jouera avec sa gratte derrière sa tête, chose que je ne l’avais jamais vu faire) mais sa technique a beaucoup évolué. Ses phrasés sont beaucoup moins liés et chaleureux et surtout il joue assez souvent avec les micros et je l'ai vu bien souvent gratter en bas du manche pour donner un son clair (alors qu'avant il ne le faisait jamais). Il a un jeu beaucoup plus dur, très loin du groove de Brownstone ou Rocket Queen, des harmonies d'un Estranged ou même de Been there lately (sur « Ain’t Life grand »). Mais sa technique reste toujours aussi impressionnante mais je trouve que son jeu se perd beaucoup dans le son du groupe en général. Quant à l'autre guitariste que je ne connaissais pas, il était pas mal, très carré et son petit duel de solo avec Slash sur Set me free était très bon techniquement parlant mais le sien manquait de personnalité, à mon goût, il était très froid, très technique.

Après 50 mns d’un set costaud et pêchu rompu uniquement par le single-ballade Fall in Pieces, les gars s’en vont et la foule s’interroge sur l’installation d’un nouveau pied de micro... Sur ce, Scott revient et dans une phrase quasiment inaudible explique que STP et GnR sont bien mort et enterrés mais qu’il y a là un invité spécial venu juste pour nous, qu’on allait le reconnaître malgré ses cheveux blancs et là il annonce (j’en ai encore des frissons rien que de l’écrire) Izzy Stradlin, membre fondateur de GnR, pierre angulaire du groupe dont le départ entraînera la déclin de la formation de LA. Alors, là, à ce moment précis, je n’avais jamais vu une foule autant en délire. 1500 personnes qui scandent « Izzy... IZZY... IZZY... IZZY... », c’est de la folie pure dans la fosse, sur les coursives et dans les balcons. Et là, ce que tout le monde espérait depuis le début du concert arrive, une reprise de GnR, avec Izzy qui enchaine les premiers accords de I used to love Her repris en chœur par toute la salle dans une symbiose parfaite. Malgré quelques petits problèmes d’accord et de tempo entre Slash et Izzy, Scott qui a remis ses lunettes et sa casquette (d’ailleurs se rend-il compte a quel point il ressemble à Axl, le fait-il exprès ??) on se croirait revenu en 1988. a la fin de la chanson, Duff enchaîne directement sur les notes d’introduction de It’s So easy, une des chansons les plus inusables et énergiques du répertoire de Gnr. L’intensité monte encore d’un cran et c’est 1500 majeurs qui se tendent pour crier un « Fuck you » sur une phrase de la chanson, aussi fort que lors de l’été 92 à Vincennes. Puis Izzy s’en va au grand regret du public dont une partie aura la chance de le retrouver juste après le concert quand il viendra pendant vingt bonnes minutes discuter aux abords de la scène avec ses fans. Chapeau Monsieur.

VR reprend alors une chanson des Stone temple pilots, Sex Type Thing (on se rend alors compte que 90 % du public ne connaît pas STP, croyant à une nouvelle chanson) et quitte une nouvelle fois la scène, sous les applaudissements nourris de la salle, totalement conquise. Il reviendront pour un troisième rappel et terminer un concert apocalyptique par leur premier single Slither, joué de manière monstrueuse et majestueuse par Slash (putain de riff, entêtant et endiablé au possible) et où Scott semblera retrouver sa voix aidé en cela par un Duff omniprésent.

Cette fois-ci, c’est vraiment la dernière, les lumières se rallument, le rêve est terminé. Tout le monde sort trempé de sueur, tout le monde a dansé, tout le monde a transpiré, toute le monde a compris qu’il venait de vivre un putain de moment de Rock n’ Roll. Tous les doutes étaient estompés. Velvet Revolver ne révolutionnera pas l’univers du Rock mais mon Dieu, ce qu’ils sont bons. Malgré les problèmes de son, malgré la chaleur, malgré l’inquiétant halo qui entoure Scott (qui n’est pas sans rappeler celui de Kurt Cobain en février 1994), tout le monde a conscience d’avoir vécu un truc unique. Et je dois avouer que pour la première fois en 13 ans de concert, j’aurai aimé que celui-là ne s’arrête jamais. Et avec le recul, j’ai compris que parfois, ce qui était important n’était pas ce que l’on jouait ni comment on le jouait sur scène, mais qui le jouait. Comme de nombreux fans, j’ai réalisé ce soir un rêve, voir sur scène mon Dieu de l’univers guitare, un des personnages clés de mon adolescence et de ma vie de Rocker. Slash himself.

La setlist : Sucker Train Blues, Do it for the kids, Headspace, Spectacle, Crakerman, Illegal I Song, Fall To Pieces, Big Machine, Set Me Free, I used to love her, It’s so easy, Sex Type Thing, Slither

A noter que la setlist aurait dû comporter deux titres de plus mais étant donné la chaleur, le groupe a décidé de passer de 15 à 13 chansons (sacrifiant au passage l’excellentissime Mr Brownstone).

Profweetos


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LE CONCERT DE VELVET REVOLVER




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