Les photos figurant dans cette chronique ne sont pas libres de droit. Pričre de bien vouloir contacter le photographe pour toute utilisation.(Photos et vidĂ©os par Richter, chronique par Profweetos) Le rendez-vous Ă©tait pris de longue date et les places s’étaient vendues en quelques jours après l’annonce mi Juin de la venue de Velvet Revolver Ă Paris. Pour de nombreux fans de Slash, Duff et Matt Sorum, trois ex-Guns N’ Roses, l’attente avait Ă©tĂ© longue depuis la dernière tournĂ©e de Guns en France qui datait de 1993 et dans la file d’attente bien trop longue Ă l’entrĂ©e du Bataclan, qui dĂ©passait les 200 mètres vers 19h30 l’excitation Ă©tait Ă son comble. Première constatation, la rĂ©putation du Bataclan n’est pas usurpĂ©e. Connue comme Ă©tant la salle la moins bien aĂ©rĂ©e de Paris, la chaleur Ă l’intĂ©rieur y est torride, aidĂ©e en cela par des tempĂ©ratures estivales qui dĂ©bordent largement sur le mois de Septembre. Ensuite, la faune qui a pris pied dans la salle est essentiellement composĂ©e de jeunes adultes entre 25 et 35 ans, chacun Ă©talant fièrement ses bannières et ses influences – T-shirt de Motörhead par-ci, de Led Zep par-lĂ voire de Rage against the Machine et bien entendu de nombreux t-shirt Guns n’Roses. Car ne nous y trompons pas, les rockers et les rockeuses ici prĂ©sents sont lĂ pour une chose et pour une seule, voir la seule Ă©manation encore en vie de Gn’R. Les discussions vont bon train Ă savoir si l’alchimie va prendre sur scène entre Scott Weiland (ex-Stone Temple Pilot), Slash, Duff, Matt et Dave Kushner, ami d’enfance de Slash et nombreux restent sceptiques sur les capacitĂ©s de Velvet Revolver de rompre avec le passĂ© prestigieux de ses musiciens. D’autant plus que l’album a connu de nombreuses critiques et a laissĂ© de nombreux fans sur leur faim. Il est 19h30, les portes s’ouvrent, dans deux heures, le public aura les rĂ©ponses Ă ses nombreuses questions. Mais avant cela, Backyard Babies commence son set Ă 20 heures pĂ©tantes. LE CONCERT DE BACKYARD BABIES Sans ĂŞtre vraiment surprenants ou mĂŞme originaux, les Scandinaves Ă©taient ici pour prĂ©senter leur nouvel opus "Stockholm Syndrome" et le firent plutĂ´t bien, en se mettant le public dans leur poche grâce Ă un set prĂ©cis, carrĂ©, efficace, alternant les chansons de leurs albums prĂ©cĂ©dents et les nouveaux titres. Les SuĂ©dois profitent de la chance d’ouvrir pour Velvet Revolver pour faire connaĂ®tre un Punk-Hard-Rock bien rĂ´dĂ© assez peu connu en France malgrĂ© le succès rencontrĂ© dans les pays nordiques. Le courant passe bien entre le public et le groupe qui dans une la pure tradition rock communique beaucoup avec ce dernier et affiche tous les accoutrements, postures et critères dignes de tout bon groupe de Hard Rock, en Ă©tant parfois limite clichesque, faisant par moment rappeler les hilarants Spinal Tap. Mais cela reste très plaisant et entraĂ®nant. Les deux guitares sont puissantes, le chanteur-guitariste, a beaucoup de prĂ©sence scĂ©nique, très bon frontman, il arrive Ă faire oublier un temps les problèmes de son rĂ©currents qui obligent le bassiste Ă communiquer sans cesse avec le Sound Board. Le lead guitariste qui avait un temps rejoint les excellents The Hellacopters (mais sans quitter les B.B.) est Ă©galement très prĂ©sent sur scène et, très Ă©nergique, il s’emploie Ă Ă©lectriser la foule par riffs surpuissants et des solos dĂ©couplĂ©s mais sans vĂ©ritable surprise toutefois. Quand au batteur, mon dieu, quelle puissance et quelle Ă©nergie. Il couvre les fĂ»ts de tout son corps pour donner le meilleur de lui mĂŞme mais bon sang, il tape si fort, il est si costaud et si recourbĂ©, penchĂ© en avant que ce mec dans 10 ans va avoir une bosse qui va lui sortir du dos. Après 40 mns de set tonique, ils quittent la scène sous les vivas du public qui aura apprĂ©ciĂ© cette première partie plutĂ´t rondement menĂ© par un groupe qui a quand mĂŞme plus de 10 ans de scène derrière lui. Le seul regret sera vraiment le son beaucoup trop brouillon et bien Ă©videmment pas rĂ©glĂ© pour eux. Les voix se perdent souvent dans une cacophonie oĂą mĂŞme la basse semble inaudible. Et puis, mĂŞme si le public est très rĂ©actif, on sent bien qu’il n’est pas venu pour cela et qu’il attend impatiemment la suite. La setlist : Are You Ready, Earn The Crown, Made Me Madman, Heaven 2.9, Song For The Outcast, Brand New Hate, Minus Celsius Suite qui n’arrivera qu’après une très très longue attente de plus de 3/4 d’heure dans une chaleur devant sans doute dĂ©passer les 40 degrĂ©s. Mais enfin, les voilĂ sur scène, ils se prĂ©parent, Duff sur la passerelle, Matt aux futs, Slash devant un gros ventilo faisant onduler ses cheveux, Dave sur la gauche... Un mec la voix rocailleuse, surement le mĂŞme que en 1992 Ă Vincennes, annonce « Oui oui Motherfuckers, the best band of 2004. From Hollywood... » dans un anglais californien, sans aucun doute. Ils sont lĂ , et c’est parti pour une heure et demi de folie. LE CONCERT DE VELVET REVOLVER Dès les premières notes de Sucker Train Blues, la foule est hypnotisĂ©e dans une transe furieuse, et la tempĂ©rature dĂ©jĂ insupportable monte encore de quelques degrĂ©s. Et premier enseignement, les Velvet Revolver doivent ĂŞtre assez déçu dans leur for intĂ©rieur du rendu de l’album, car sur scène, c’est E-NOR-ME. Slash qui a pris quelques kilos et des muscles aussi est omniprĂ©sent, couvrant la scène de ses pas tanquilles, Duff idem comme au bon vieux temps alors que Matt est aussi prĂ©cis que dur sur sa batterie, alors que Kusher sur lequel tout le monde se posait des questions arrive Ă trouver sa place. Mais la plus grande surprise vient surtout de Scott Weiland. Quelle prĂ©sence, quel charisme, quelle emprise sur la foule. Ce sentiment de magnĂ©tisme est renforcĂ© par son arrivĂ©e sur scène avec un pantalon de cuir moulant, des lunettes ray-ban et une casquette de l’armĂ©e. De nombreuses personnes trouvent qu’il ressemble Ă Axl dans les annĂ©es 80, ce qui ne fait que monter l’excitation dans une fosse dĂ©jĂ au comble de l'embrasement. De nombreuses personnes sont Ă©vacuĂ©es Ă©vanouies. Les chansons s’enchaĂ®nent parfaitement sans faux-temps ni faux rythmes. Duff est torse-nu laissant entrevoir sa nouvelle musculature impressionnante pour un ex junkie-ivrogne, passĂ© près de la mort plusieurs fois tout comme ses nouveaux tatouages. C’est du lourd, du gros son, du bon Rock comme tant et tant de groupes sont Ă la recherche et n’arriveront jamais Ă trouver la formule. (Par dĂ©cence, ici, nous tairons leur nom, au cas oĂą ils nous liraient ;-) ). Les chansons s’enchaĂ®nent les unes après les autres, les solos de Guitares Ă©galement. Le concert se dĂ©roule comme de nombreux kids ici (car nous sommes tous alors redevenus des kids Ă ce moment prĂ©cis) l’ont maintes et maintes fois rĂŞvĂ©. Seul incident : deux mecs arrivent Ă monter sur scène au grand dam d’un agent de la sĂ©curitĂ© qui en plaque un violemment contre un ampli ce qui ne plait pas Ă Slash et ne se gène pas pour lui dire. A un autre moment, Slash mettra un coup de pied Ă un mec qui approchait ses mains trop près de lui apparemment. Il s’excusera en lui filant un mĂ©diator. La foule Ă©tait vraiment hystĂ©rique et plusieurs fois Slash et Duff ont dĂ» se reculer de la passerelle car les mains Ă©taient bien trop proches. Mais c’est comprĂ©hensible, avoir deux monstres sacrĂ©s de la scène heavy mĂ©tal devant soi... Scott quant Ă lui est très prĂ©sent notamment par des danses très tendancieuses, se trĂ©moussant dans son pantalon de cuir, un vrai frontman. Malheureusement, il Ă©tait clairement dĂ©foncĂ©, c'Ă©tait Ă©vident .Je l'ai vu Ă une Ă©poque avec STP oĂą il n'Ă©tait pas si maigre ni si incomprĂ©hensible dans ces interventions qui ce soir ont Ă©tĂ© très. En outre, sa voix s'est Ă©normĂ©ment dĂ©gradĂ©e (mais c'est normal, semble-t-il). Sinon, son jeu de scène est assez habituel, sauf qu'il n'a jamais communiquĂ© avec le public, chose qu'il faisait Ă©normĂ©ment avant. Je pense vraiment qu'on a Ă©tĂ© chanceux car je doute qu'ils fassent une nouvelle tournĂ©e avec lui. Ce qui est dommage. Par moment, il m’a fait beaucoup de peine Ă voir. Et c’était triste. Autre problème, sa voix Ă©tait souvent perdue au milieu des instruments et notamment de la guitare de Slash et de la batterie. Il ne pouvait pas avoir un mauvais retour vu qu'il avait une oreillette. Il chantait tout simplement pas bien car il ne peut plus chanter comme avant. D'ailleurs sa voix Ă©tait très travaillĂ©e, notamment avec une très forte reverb. Il y avait clairement un problème de son de toutes les manières car Ă un moment Duff joue seul avec la batterie et sa basse est très très lointaine. C’est vraiment un gros regret que ce mauvais son. De plus, Scott utilisera souvent un mĂ©gaphone, ce qui n’arrangera pas le problème, bien au contraire. Visuellement, l’usage de ce mĂ©gaphone est très bon, il lui donne un air de meneur de gang, de rĂ©volution (de velours ;) ) mais d’un point de vue sonore, c’était assez malvenu et intempestif. Slash a Ă©normĂ©ment changĂ© de jeu et de style de jeu (je parle pas de la manière dont il joue- genre, je tiens la guitare Ă l'horizontale, je fais le grand Ă©cart, guitare sur les genoux-petite surprise, il jouera avec sa gratte derrière sa tĂŞte, chose que je ne l’avais jamais vu faire) mais sa technique a beaucoup Ă©voluĂ©. Ses phrasĂ©s sont beaucoup moins liĂ©s et chaleureux et surtout il joue assez souvent avec les micros et je l'ai vu bien souvent gratter en bas du manche pour donner un son clair (alors qu'avant il ne le faisait jamais). Il a un jeu beaucoup plus dur, très loin du groove de Brownstone ou Rocket Queen, des harmonies d'un Estranged ou mĂŞme de Been there lately (sur « Ain’t Life grand »). Mais sa technique reste toujours aussi impressionnante mais je trouve que son jeu se perd beaucoup dans le son du groupe en gĂ©nĂ©ral. Quant Ă l'autre guitariste que je ne connaissais pas, il Ă©tait pas mal, très carrĂ© et son petit duel de solo avec Slash sur Set me free Ă©tait très bon techniquement parlant mais le sien manquait de personnalitĂ©, Ă mon goĂ»t, il Ă©tait très froid, très technique. Après 50 mns d’un set costaud et pĂŞchu rompu uniquement par le single-ballade Fall in Pieces, les gars s’en vont et la foule s’interroge sur l’installation d’un nouveau pied de micro... Sur ce, Scott revient et dans une phrase quasiment inaudible explique que STP et GnR sont bien mort et enterrĂ©s mais qu’il y a lĂ un invitĂ© spĂ©cial venu juste pour nous, qu’on allait le reconnaĂ®tre malgrĂ© ses cheveux blancs et lĂ il annonce (j’en ai encore des frissons rien que de l’écrire) Izzy Stradlin, membre fondateur de GnR, pierre angulaire du groupe dont le dĂ©part entraĂ®nera la dĂ©clin de la formation de LA. Alors, lĂ , Ă ce moment prĂ©cis, je n’avais jamais vu une foule autant en dĂ©lire. 1500 personnes qui scandent « Izzy... IZZY... IZZY... IZZY... », c’est de la folie pure dans la fosse, sur les coursives et dans les balcons. Et lĂ , ce que tout le monde espĂ©rait depuis le dĂ©but du concert arrive, une reprise de GnR, avec Izzy qui enchaine les premiers accords de I used to love Her repris en chĹ“ur par toute la salle dans une symbiose parfaite. MalgrĂ© quelques petits problèmes d’accord et de tempo entre Slash et Izzy, Scott qui a remis ses lunettes et sa casquette (d’ailleurs se rend-il compte a quel point il ressemble Ă Axl, le fait-il exprès ??) on se croirait revenu en 1988. a la fin de la chanson, Duff enchaĂ®ne directement sur les notes d’introduction de It’s So easy, une des chansons les plus inusables et Ă©nergiques du rĂ©pertoire de Gnr. L’intensitĂ© monte encore d’un cran et c’est 1500 majeurs qui se tendent pour crier un « Fuck you » sur une phrase de la chanson, aussi fort que lors de l’étĂ© 92 Ă Vincennes. Puis Izzy s’en va au grand regret du public dont une partie aura la chance de le retrouver juste après le concert quand il viendra pendant vingt bonnes minutes discuter aux abords de la scène avec ses fans. Chapeau Monsieur. VR reprend alors une chanson des Stone temple pilots, Sex Type Thing (on se rend alors compte que 90 % du public ne connaĂ®t pas STP, croyant Ă une nouvelle chanson) et quitte une nouvelle fois la scène, sous les applaudissements nourris de la salle, totalement conquise. Il reviendront pour un troisième rappel et terminer un concert apocalyptique par leur premier single Slither, jouĂ© de manière monstrueuse et majestueuse par Slash (putain de riff, entĂŞtant et endiablĂ© au possible) et oĂą Scott semblera retrouver sa voix aidĂ© en cela par un Duff omniprĂ©sent. Cette fois-ci, c’est vraiment la dernière, les lumières se rallument, le rĂŞve est terminĂ©. Tout le monde sort trempĂ© de sueur, tout le monde a dansĂ©, tout le monde a transpirĂ©, toute le monde a compris qu’il venait de vivre un putain de moment de Rock n’ Roll. Tous les doutes Ă©taient estompĂ©s. Velvet Revolver ne rĂ©volutionnera pas l’univers du Rock mais mon Dieu, ce qu’ils sont bons. MalgrĂ© les problèmes de son, malgrĂ© la chaleur, malgrĂ© l’inquiĂ©tant halo qui entoure Scott (qui n’est pas sans rappeler celui de Kurt Cobain en fĂ©vrier 1994), tout le monde a conscience d’avoir vĂ©cu un truc unique. Et je dois avouer que pour la première fois en 13 ans de concert, j’aurai aimĂ© que celui-lĂ ne s’arrĂŞte jamais. Et avec le recul, j’ai compris que parfois, ce qui Ă©tait important n’était pas ce que l’on jouait ni comment on le jouait sur scène, mais qui le jouait. Comme de nombreux fans, j’ai rĂ©alisĂ© ce soir un rĂŞve, voir sur scène mon Dieu de l’univers guitare, un des personnages clĂ©s de mon adolescence et de ma vie de Rocker. Slash himself. La setlist : Sucker Train Blues, Do it for the kids, Headspace, Spectacle, Crakerman, Illegal I Song, Fall To Pieces, Big Machine, Set Me Free, I used to love her, It’s so easy, Sex Type Thing, Slither A noter que la setlist aurait dĂ» comporter deux titres de plus mais Ă©tant donnĂ© la chaleur, le groupe a dĂ©cidĂ© de passer de 15 Ă 13 chansons (sacrifiant au passage l’excellentissime Mr Brownstone). Profweetos LES VIDEOS (Clic droit et "Enregistrer la cible sous" conseillĂ© / Right clic and "Save target as" recommended) Ces extraits vidĂ©os sont Ă titre d'illustration et leur qualitĂ© sonore n'est pas reprĂ©sentative du groupe en concert / These small video excerpts are for promotional use only and the low-fi sound is not representative of the band quality in live !LE CONCERT DE VELVET REVOLVER ![]() TschĂĽĂź ! RICHTER |